15/06/11

Nigéria : Le sénat adopte le projet de loi sur la biosécurité

Le Nigeria attend la promulgation par le Président de sa loi sur la biosécurité Crédit image: Flickr/IITA

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[ABUJA] Le projet de loi national sur la biosécurité au Nigeria a été adopté par la Chambre haute du pays.

Le Sénat a donné son accord au début du mois (1er juin) pour que ce projet de loi soit harmonisé avec la version adoptée par la chambre basse en juillet 2009.

Les partisans de la technologie des organismes génétiquement modifiés (OGM) ont récemment exprimé leur préoccupation à l’idée que leurs efforts pour obtenir l’adoption du projet de loi adopté ne soient pas suivis d’effet, d’autant plus que le mandat du gouvernement approchait à son terme. Ils ont laissé entendre que le pays avait une tradition de rupture entre les gouvernements sortants et entrants et dans ces conditions il était peu probable que le projet de loi soit ressuscité par la nouvelle administration.

Mais ses adversaires affirment que l’adoption du projet de loi ce mois – deux jours avant la fin de la sixième assemblée nationale du Nigeria – résulte d’un agenda étranger et secret visant à légaliser les organismes génétiquement modifiés.

Mariann Bassey, la gestionnaire du programme aliments et agrocarburants pour le groupe de défense nigérian Environmental Rights Action, a appelé à un processus transparent qui tienne compte des vues de toutes les parties prenantes, et "non uniquement celui qui nous est imposé par des agents de la biotechnologie".

Elle a exhorté le président Goodluck Jonathan à ne pas donner son accord jusqu’à ce que ledit projet de loi ait été soumis à l’examen du public.

"On ne devrait pas permettre aux sociétés et aux multinationales de dicter des politiques alimentaires et agricoles pilotées par des sociétés, qui pénalisent l’agriculture durable. L’avenir de l’ensemble de la planète est [dans] l’agriculture à petite échelle, et les cultures GM n’y ont pas de place", a-t-elle déclaré à SciDev.Net.

Bassey a déclaré que le projet de loi a été "tenu secret, loin du regard du public".

Mais Rufus Ebegba, un haut responsable de l’Office national de biosécurité du ministère fédéral de l’environnement, a insisté sur le fait que ce projet de loi était le fruit de larges consultations entre les parties prenantes. "Le projet de loi sur la biosécurité est sérieux et fournira une approche holistique pour la pratique et la réglementation de la biotechnologie moderne dans le pays".

Il a déclaré que le Nigeria devait jouer un rôle de premier plan dans la réglementation de la biotechnologie sur le continent. "La loi sur la biosécurité [sera] une étape importante pour garantir l’application sûre des biotechnologies modernes, ainsi que la manipulation et l’utilisation sans risque d’organismes génétiquement modifiés."

Ebegba a ajouté que cette loi était également conforme à la loi modèle sur la biosécurité élaborée par l’Union africaine dans le but d’aider les Etats membres à mettre sur pied leurs propres lois sur la biosécurité.

Ajayi Boroffice, un membre de la septième législature du Sénat nouvellement inauguré, a déclaré que ce projet de loi aurait un impact positif sur l’économie.