03/01/12

Les nouvelles variétés de cultures peuvent réduire la pauvreté

De nouvelles variétés d'arachide sont résistantes aux principaux ravageurs et maladies Crédit image: Flickr/SwathiSridharan

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Dans une étude portant sur des variétés d’arachide, une réponse positive a été apportée par des chercheurs du Centre international pour l’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT), au Kenya à une épineuse question : les variétés de cultures améliorées peuvent-elles effectivement sortir les agriculteurs pauvres de la pauvreté ?.

Des preuves que les nouvelles technologies améliorent le bien-être des petits agriculteurs sont rares parce que l’impact de l’adoption de technologies dépend de nombreux facteurs comme l’existence d’infrastructures, de politiques et d’institutions qui ne sont souvent pas pleinement opérationnels dans les pays en développement. Ainsi, une technologie qui accroit la productivité peut ne pas réduire la pauvreté si les agriculteurs n’ont pas accès aux marchés pour vendre leurs excédents de récoltes.

En outre, certaines études ont affirmé que le renforcement des capacités joue un rôle plus important que la technologie pour l’amélioration des moyens de subsistance.

En 2006, des chercheurs du CIMMYT ont sélectionné au hasard plus de 900 ménages dans sept districts où l’arachide est cultivée en Ouganda et ont étudié les données socio-économiques et les informations relatives à l’adoption de variétés améliorées d’arachide, une culture importante en Ouganda.

Les agriculteurs qui ont adopté l’une des quatre variétés améliorées, résistantes aux principaux ravageurs et maladies — développées par des organisations nationales et internationales, et mises en vente en Ouganda entre 1999 et 2002 — ont ensuite été comparés avec ceux qui n’en ont pas adopté. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le numéro d’octobre 2011 de la revue World Development.

"Nous avons constaté que l’adoption de variétés d’arachide [améliorées] a considérablement accru la valeur nette des revenus de US$ 130-254 par hectare", a déclaré Menale Kassie, l’un des auteurs de l’étude. "L’adoption de variétés d’arachide a également réduit de manière considérable la pauvreté telle que mesurée par l’indice d’évaluation [la proportion de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté] de 7-9 pour cent."

Dans une étude connexe, aujourd’hui soumise pour publication, Kassie et ses collègues ont constaté que l’adoption de variétés améliorées de maïs améliore également de manière considérable la sécurité alimentaire des ménages ruraux et réduit l’ampleur de la pauvreté.

Pour Richard Edema, phytopathologiste et maître de conférences à l’école de sciences agricoles, à l’Université Makerere, en Ouganda, "des études [comme celle-ci] peuvent servir de feedback aux scientifiques agricoles pour évaluer si de nouvelles variétés [de culture] ont des impacts réels sur la vie des agriculteurs".

Okello David Kalule, chef du Programme national d’amélioration de l’arachide de l’Ouganda, affirme que certains agriculteurs continuent à cultiver des variétés à faible rendement malgré les meilleurs rendements offerts par les nouvelles variétés d’arachide,. Selon lui, les piètres services de vulgarisation agricole et le manque d’accès à l’information sur les nouvelles variétés en sont la cause.

"Les institutions locales doivent être renforcées pour améliorer collectivement l’accès aux semences, au crédit et à l’information dans le but d’en accroître à la fois la vulgarisation et l’intensité d’adoption", a-t-il ajouté.

Lien vers le résumé

Références

World Development doi: 10.1016/j.worlddev.2011.04.023 (2011)