24/02/11

La recherche rwandaise entend doper la productivité agricole

Selon un expert rwandais, les variétés dʹharicot grimpant pourraient constituer une alternative à lʹutilisation des engrais Crédit image: Flickr/CIAT

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[KIGALI] Le gouvernement rwandais prévoit de stimuler la production agricole grâce à son programme Crop Intensification Programme (CIP – Programme dʹintensification des cultures) et grâce à un éventail de mesures à appliquer après la récolte, afin de réduire les déchets à partir de la saison 2011.

Ce programme va stimuler la recherche agricole pour accroître la productivité dans les zones rurales et garantir la sécurité alimentaire aux 10 millions dʹhabitants que compte le pays.

Le mois dernier, le Premier ministre du pays, Bernard Makuza, a déclaré devant le Sénat rwandais : "Nous prévoyons de réduire les coûts de production grâce à lʹintensification, mais aussi de mettre lʹaccent sur la mécanisation, dʹaméliorer la recherche pour introduire des variétés à haut rendement dʹaliments de base, ainsi quʹen entamant des recherches sur des technologies qui seraient adaptées après les récoltes".

Selon lui, le CIP, lancé en 2007 pour lutter contre la baisse de la productivité ainsi que la faible utilisation et disponibilité des engrais, a doublé la production des cultures. Il a "aidé le pays qui ne disposait pas de la sécurité alimentaire, à obtenir cette sécurité", a-t-il déclaré au Sénat.

Dans le cadre du nouveau plan qui sʹintégrera dans le programme qui existe déjà, les chercheurs vont développer des semences améliorées pour stimuler la productivité des petits exploitants, et examiner dʹautres pratiques agricoles telles que les technologies après la récolte.

"Nous essayons de mettre en place une infrastructure et des établissements consacrés à la période qui suit la récolte, lesquels nous permettront de réduire les pertes suivant la récolte et de les faire passer de 30 pour cent à 5 pour cent", a déclaré B. Makuza en ajoutant que le ministre de lʹAgriculture avait créé un Groupe de travail sur la période post-récolte et le stockage.

Daphrose Gahakwa, Directrice-générale de lʹInstitut de recherche agricole du R (ISAR), a déclaré que les agriculteurs des zones rurales reculées sʹétaient jusque-là appuyés sur "les engrais et les semences importées et distribuées par le gouvernement à un prix inférieur, pour stimuler leur productivité". Elle a ajouté que cette nouvelle approche viserait à utiliser des semences améliorées.

Une récente étude réalisée par le ministère de lʹAgriculture et des ressources animalières, a révélé quʹen 2009 et 2010, le gouvernement a importé 22 400 tonnes dʹun engrais appelé NPK (contenant de lʹazote, du phosphore et du potassium), qui était vendu à un prix bas afin dʹaider les agriculteurs ruraux, en particulier ceux qui cultivaient des cultures commerciales exportées.

Le ministre de lʹAgriculture, Agnes Kalibata, a toutefois déclaré que les engrais étaient importés uniquement pour les cultures destinées à lʹexportation, comme le thé et le café.

Une étude de lʹISAR a par ailleurs constaté que le travail des chercheurs en agriculture nʹavait pas été suffisamment pris en compte pour trouver dʹautres solutions pour améliorer la productivité.

"Lʹintroduction de technologies de cultures améliorées, telles que les variétés de haricots grimpants, pourraient constituer des alternatives à lʹutilisation dʹengrais", a déclaré D. Gahakwa. "Il est également important de former les petits exploitants qui sʹappuient sur les pratiques agricoles traditionnelles pour leur indiquer comment ils peuvent adopter ces nouvelles pratiques", a-t-elle déclaré à SciDev.Net.

Lors dʹune conférence qui sʹest tenue à Kigali en décembre, A. Kalibata a également plaidé en faveur de techniques dʹirrigations plus innovantes pour stimuler la productivité ; lʹobjectif étant dʹirriguer 100 000 hectares de terres arables dʹici 2013.

Aucun budget nʹa été précisé pour les nouveaux plans, mais le gouvernement a insisté sur le fait quʹil collaborerait avec les instituts de recherche partenaires, tels que lʹInternational Development Research Centre du Canada.