23/11/09

Du besoin d’accélérer le transfert des semences améliorées aux agriculteurs

La demande de semences est supérieure à l'offre Crédit image: Flickr/Ian Hayhurst

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[ABUJA] Des producteurs de semences et des chercheurs africains ont lancé un appel aux décideurs politiques, les exhortant de stimuler la production des variétés de semences améliorées et de s'assurer qu'elles soient transférées plus rapidement aux agriculteurs.

Industriels et universitaires réunis pour un atelier à Abuja, au Nigeria, ont cherché à rapprocher les lois de plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest sur les semences, dans le but de réduire l'écart entre l'offre et la demande.

Des études récentes effectuées par des chercheurs à l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) et au Centre international pour l'amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) montrent que la demande actuelle de variétés améliorées de semences de maïs dépasse largement l'offre dans la région.

D'après une des études, la moyenne de l'offre de semences améliorées de maïs résistant à la sécheresse dans la région n'a représenté qu'un tiers de la demande totale – avec moins de 50 pour cent au Nigeria et rien que 11 pour cent au Ghana – de 1997 à 2000. 

Pour Tahirou Abdoulaye, agroéconomiste auprès de l'IITA et auteur principal de l'étude, la production des semences de maïs dans la région est trop faible. Or, la mise sur pied d'un bon cadre de politique pourrait attirer le secteur privé dans l'industrie des semences.

D'après un communiqué de presse de l'IITA, la productivité du maïs est menacée par la sécheresse liée aux changements climatiques et par les retards accusés dans la mise des variétés de semences améliorées à la disposition des agriculteurs.

Pour Wilfred Mwangi, directeur associé pour l'Afrique du Programme mondial du maïs, au CIMMYT, il serait possible d'éliminer ces retards en rendant le secteur des semences plus efficace et modernisé..

Shehu Ado, directeur de l'Institut de recherche agricole, à l'Université Ahmadu Bello, au Nigeria, a déclaré au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) que l'écart entre l'offre et la demande n'était pas dû à des problèmes juridiques ni à des goulets d'étranglement présents dans le système. Ce serait plutôt l'incapacité des entreprises de semences de promouvoir leurs produits au niveau local qui en serait la cause.

Il a laissé entendre que les entreprises de semences de la région s'appuient fortement sur les gouvernements pour les achats en gros. Les gouvernements, à leur tour, livrent ces semences aux agriculteurs, créant un fossé entre ces derniers et les entreprises.

Ce fossé ainsi créé a engendré des problèmes de crédibilité et de confiance, explique Ado. Certains agriculteurs se sont ainsi plaints que les semences hybrides ne donnaient pas de meilleurs résultats que les variétés traditionnelles gratuitement disponibles. Pour lui, les entreprises de semences devraient entreprendre des campagnes d'éducation des agriculteurs sur les avantages que présentent les variétés hybrides améliorées.

Nnimmo Bassey, le président des Amis de la Terre International, a déclaré à SciDev.Net que la réduction de l'écart entre l'offre et la demande non seulement prolongera la dépendance des agriculteurs par rapport aux entreprises de semences, mais pourrait également fragiliser les lois nationales qui protègent l'environnement, exposant ainsi la région à la contamination et à la dégradation.

Cet atelier s'est tenu le mois dernier (28 octobre).

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