28/10/11

Appel en faveur de plus de recherche sur les fruits et légumes au Botswana

Les agriculteurs ont besoin de plus de recherches sur des semences adaptées au Botswana Crédit image: Flickr/Sustainable sanitation

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[GABORONE] Les horticulteurs botswanais ont demandé au gouvernement de financer la recherche et le développement (R&D) dans le secteur horticole pour augmenter sa productivité et la qualité de ses rendements.

Lors du colloque sur l’horticulture au Botswana qui s’est tenu le mois dernier (15 septembre), des représentants du Botswana Horticultural Council (Conseil botswanais de l’Agriculture) ont indiqué que la production est actuellement frappée par un manque d’espèces de cultures horticoles adaptées aux conditions climatiques locales, ce qui pousse, par conséquent, à compter sur les importations.

Michael Diteko, président de ce Conseil, a déclaré que les agriculteurs avaient besoin de technologies appropriées, telles que des variétés nouvelles ou améliorées de semences, ou encore de meilleures techniques agricoles capables de produire des rendements plus élevés. "La recherche et le développement axés sur de nouvelles technologies font défaut ; depuis l’indépendance du pays [1966], aucune des espèces que nous cultivons ne convient aux conditions locales".

Samodimo Ngwako, phytogénéticien et maître de conférences au Botswana College of Agriculture, a déclaré que le pays avait du retard en matière de R&D agricole. "La recherche en horticulture manque de phytogénéticiens", a-t-il déclaré.

Les 736 horticulteurs que le Botswana compte, achètent la plupart de leurs semences en Afrique du Sud. Toutefois, celles-ci sont destinées à pousser dans des conditions telles que le climat méditerranéen qu’on trouve au sud-ouest de ce pays, le climat tempéré du plateau intérieur, ou encore le climat subtropical du nord-est.

Cela engendre des frais supplémentaires pour les agriculteurs les plus pauvres. Nathaniel Modibedi, un horticulteur ayant une exploitation de taille moyenne, a déclaré qu’il devait aller jusqu’à l’Agricultural Research Council (Conseil de recherche agricole), en Afrique du Sud, pour obtenir des informations sur le type de fruits et de légumes qu’il envisage de cultiver. "Cela constitue des frais supplémentaires pour moi car c’est ici que je devrais obtenir ces informations", a-t-il indiqué.

Il a ajouté que le Botswana a besoin d’avoir ses propres espèces de cultures horticoles adaptées aux conditions locales. Certaines des semences utilisées au Botswana viennent de pays européens et ne conviennent pas nécessairement aux conditions locales.

"Au Botswana, le climat est semi-aride. Nous avons besoin de semences qui auront été testées dans nos propres conditions", a précisé M. Diteko.

Il a ajouté que 90 pour cent de la production était réalisée dans un paysage d’openfield et que cela représentait "une importante difficulté" étant donné que les récoltes sont exposées à des températures extrêmes et que les agriculteurs ne peuvent pas s’acheter d’infrastructures aussi coûteuses que les serres.

"Les agriculteurs peuvent opter pour des méthodes qui leur coûtent moins, comme les filets de protection, mais il faudrait également accorder de l’attention aux types de semences", a-t-il déclaré.

Au Botswana, la demande annuelle en produits horticoles s’élève à 75 000 tonnes. Selon les statistiques du Ministère de l’Agriculture, seulement la moitié de ces produits, 36 000 tonnes, est produite sur place, l’autre moitié étant importée d’Afrique du Sud, qui est limitrophe.