09/07/10

‘Il faut des technologies locales’ pour une Révolution verte africaine

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D’après le Rapport 2010 de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) : ‘Améliorer la sécurité alimentaire en Afrique grâce à la science, la technologie et l’innovation » la tendance jusqu’à présent était de se concentrer sur la mise en œuvre de modèles internationaux de développement agricole sans s’interroger sur leur applicabilité aux conditions locales.

Lorsque la nouvelle Révolution africaine sera lancée, elle se fondera probablement sur des technologies, des connaissances et des habitudes alimentaires locales propres à l’Afrique ainsi que sur  les besoins en sécurité alimentaire de ses populations, » précise le rapport.

La Révolution verte asiatique s’est propagée sur le continent dans les années 60, débouchant sur des variétés  de graines à haut rendement. Mais l’Afrique n’a pas encore connu pareil changement et toute l’attention est tournée vers la recherche d’une stratégie permettant d’accomplir des progrès similaires en Afrique. Certains résultats de la recherche agricole et certaines technologies peuvent être importées et adaptées, et d’autres développées à partir de rien, et d’autres encore introduites sur le continent au moyen de la coopération entre les pays en développement avec l’aide de pays tiers donateurs. Mais le défi consiste à trouver, promouvoir et disséminer des innovations pertinentes pour l’agriculture africaine.

« Notre vision de la façon dont les idées, connaissances et technologies nouvelles sont introduites dans la pratique agricole reste inadaptée », précise le rapport. « Vous pouvez utiliser diverses technologies à technicités moyennes, faibles et hautes, ainsi que différentes combinaisons de technologies, pourvu qu’elles soient adaptées aux diverses conditions, zones écologiques et cultures africaines », estime Michael Lim, économiste à la Division de la technologie et de la logistique de la CNUCED, reconnaissant toutefois que c’était « assez difficile ».

La CNUCED recommande de renforcer des ‘systèmes d’innovation’, ce qui implique une large gamme de questions transversales, depuis les incitations financières et le transfert des technologies à la promotion de la formation dans le domaine agricole dans tous les pays africains. « Ceci implique un renforcement des liens entre les institutions de production du savoir qui garantiraient la diffusion des nouvelles innovations auprès des agriculteurs, », a précisé Lim.

« Les agriculteurs doivent pouvoir assimiler les savoirs pour utiliser efficacement les technologies, et, parfois, proposer leurs propres solutions ». A titre d’exemple, la CNUCED cite le Cadre pour la productivité agricole en Afrique élaboré par le Forum pour la Recherche agricole en Afrique, qui préconise l’implication des agriculteurs en tant que partenaires actifs dans l’amélioration de la productivité agricole par une hausse des rendements mais également en leur accordant un droit de regard sur l’élaboration des politiques.

En plus d’énumérer les défis à relever, ce rapport relève également quelques succès. Il s’agit notamment de la lutte biologique contre la cochenille du manioc, soutenue en Zambie par le renforcement des filières agricoles et le développement des marchés. Il en a résulté une hausse rapide de la production de manioc, dépassant parfois celle du maïs, l’autre culture de base du pays. Le rapport a été publié le 19 mai 2010.