27/10/16

Deux tiers des espèces menacées de disparition d’ici à 2020

Elephants Biodiversity
Crédit image: Flickr/Kasiawallis

Lecture rapide

  • La pression humaine accrue menace les ressources naturelles
  • L'Indice Planète Vivante montre un déclin de 58% entre 1970 et 2012
  • Les experts appellent à de nouveaux modèles d'exploitation des ressources naturelles

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Dans l'édition 2016 de leur rapport "Planète Vivante"(1), le Fonds Mondial pour la Nature et la Société zoologique de Londres soutiennent que la planète pourrait perdre les deux tiers de ses populations d’espèces d’ici à la fin de la décennie.
 
Selon le document, les populations d’espèces avaient déjà baissé en moyenne de 58% entre 1970 et 2012 et, à moins d’une action prompte, la planète pourrait connaître une baisse de 67% d'ici à 2020. 
 
Ce chiffre représente plus de deux tiers de la faune terrestre en une vie.
 
En plus du tableau général relatif à l’ensemble de la planète, le rapport met l’accent sur des particularités régionales.
 

L’Afrique particulièrement vulnérable

 
Pour ce qui est de l’Afrique, il note que le continent compte la plus forte proportion de pays victimes de stress hydrique (41%), même si l’Asie concentre le plus grand nombre de pays souffrant le plus de pénurie d’eau absolue (25%).
 
Pour illustrer la corrélation entre disponibilité en eau et équilibre environnemental, les auteurs du rapport notent que les éléphants d’Afrique ont besoin de 300 litres d’eau par jour et soulignent qu’inévitablement, les êtres humains et les espèces sauvages se disputeront des sources d’eau en voie d’assèchement.
 
Les éléphants d’Afrique font l’objet d’une attention particulière dans le rapport, qui déplore la perte et la dégradation de leurs habitats, avec à a clé les nombreuses activités des braconniers qui menacent l’existence de l’espèce.
 

Selous-Mikumi, une nécropole pour éléphants

 
WWF et la Société zoologique de Londres estiment que la situation des éléphants est particulièrement inquiétante dans la région de Selous-Mikumi, en Tanzanie, où la population de pachydermes est tombée de 44.806 individus en 2009 à 15.217 en 2014, soit un déclin de 66% en cinq ans.
 
Mais les espèces animales ne sont pas les seules affectées.
 
Ainsi, le rapport note une dégradation générale des sols (voir ci-dessous), rappelant que c’est en Afrique, où deux tiers des terres agricoles sont dégradées et où la production alimentaire par habitant décline à cause de la détérioration du sol, que la situation est la plus inquiétante.

Table1

Il met en cause l’activité humaine et estime que la population mondiale consomme chaque année les ressources renouvelables de l’équivalent de plus d’une terre et demie (1,6).
 
Dans un communiqué, le directeur du Fonds Mondial pour la Nature, Marco Lambertini, estime que “les espèces disparaissent au cours de notre existence à un rythme sans précédent”, notant que “les écosystèmes vont s'effondrer, emportant avec eux l'air, l'eau, la nourriture et les services climatiques qu'ils nous fournissent.”
 
Pour sa part, Ken Norris, directeur scientifique de la Société zoologique de Londres, estime que s’il ne s’agit pas encore d’extinctions à proprement parler, la situation est néanmoins suffisamment grave pour “constituer un signal d'alarme afin de canaliser les efforts pour promouvoir la réhabilitation de ces populations.”
 
Pour Marco Lambertini, l’humanité dispose des outils pour régler ce problème et elle doit commencer à y recourir dès maintenant, si elle tient à préserver une planète vivante pour sa propre survie et sa prospérité.”    
 
Pour protéger la biodiversité, le rapport Planète vivante 2016 recommande, entre autres, une transition vers des sources d'énergie durables et renouvelables à 100 %, en mettant un accent sur la nécessité d’une action rapide.
 
Il préconise par ailleurs des modèles d'affaires qui comprennent les coûts réels des dommages environnementaux dans les processus de prise de decision, ainsi qu’un système alimentaire qui réduit de manière significative le gaspillage tout au long de la chaîne de production.
 
Dans un article de blog, David Miller estime que “conserver la croissance du PIB comme principal objectif politique ne fonctionnera pas à long terme, parce que le PIB ne mesure pas le coût de destruction de l’environnement.”
 
S’il reconnaît que la croissance est un bon objectif, le chercheur estime néanmoins que l’humanité commence à atteindre les limites de ce qui est possible. 
 
“Au lieu de cela, nous avons besoin de penser en termes de prospérité pour tous”, écrit-il.
 
Le rapport Living Planet est publié tous les deux ans par le Fonds mondial pour la nature. Il est basé sur l'Indice Planète Vivante et des calculs de l'empreinte écologique, à l’échelle mondiale.
 
C’est un document fondé sur l'analyse scientifique de la santé de la planète et de l'impact de l'activité humaine sur l’environnement.