19/12/16

La dimension morale de la plaidoirie contre les espèces envahissantes

invasive species
Crédit image: Stefan Boness / Panos

Lecture rapide

  • Le défi d'Honolulu cherche à promouvoir l'action et la collaboration entre pays
  • L'un de ses objectifs est de mettre au point des mesures efficaces de biosécurité
  • Les économies émergentes et les îles sont les plus menacées par les espèces envahissantes

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[SANTIAGO] Un engagement mondial soutenu par trente-trois organisations non gouvernementales et des États appelle à l'action pour donner la priorité au contrôle et à l'éradication des espèces exotiques envahissantes (EEE), un facteur clé dans la dégradation des écosystèmes et de la biodiversité dans le monde.
 
Le Défi d'Honolulu, signé le 29 novembre au Congrès mondial de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Hawaï, vise à promouvoir des actions et des collaborations entre pays et organisations dans 11 domaines prioritaires.

“Il est urgent de mettre au point des mesures efficaces de biosécurité pour éviter que le problème des EEE ne devienne encore plus grave.”

Fernando Baeriswyl
Fonds pour l'environnement mondial

Ces activités comprennent l'élaboration de mesures efficaces de biosécurité, l'augmentation du nombre et de l'ampleur des efforts pour éradiquer les espèces envahissantes, l'intégration de ces efforts dans les plans de gestion des aires protégées, l'augmentation du financement international et national, l'institutionnalisation des programmes d'espèces envahissantes au sein des ministères, afin de sensibiliser et d'investir dans la collecte et le partage de l'information.
 
Dans un communiqué, l'UICN avertit que le problème des espèces envahissantes prend de l'ampleur "en raison de l'augmentation des mouvements de marchandises et de personnes dans le monde et des effets synergiques du changement climatique."
 
L'UICN ajoute qu'à l'avenir, le plus grand risque d'invasions biologiques proviendra des "économies émergentes, où se trouvent certaines des communautés les plus pauvres et les zones de biodiversité les plus riches."
 
Fernando Baeriswyl, coordinateur national du projet d'espèces exotiques envahissantes du Fonds pour l'environnement mondial au Chili, partage cet avis.

"La chose la plus importante dans notre région [l'Amérique latine], en tenant compte des économies et des priorités généralement régionales, c'est de commencer par la prévention", souligne-t-il. "À cet égard, il est urgent de mettre au point des mesures efficaces de biosécurité pour éviter que le problème des EEE ne devienne encore plus grave".
 
Il est essentiel d'impliquer les États insulaires, où les espèces envahissantes sont la principale cause d'extinction des espèces endémiques.
 
Alfonso Aguirre, directeur général du Groupe de conservation et d'écologie des îles [GECI, en espagnol], qui a enregistré 58 éradications dans 37 îles mexicaines, a déclaré à SciDev.Net que l'extinction affecte principalement les oiseaux et les mammifères, ainsi que les oiseaux de mer et les communautés végétales, qui ont un grand impact sur la résilience des écosystèmes insulaires contre le changement climatique."
 
L'engagement du GECI envers le Défi d'Honolulu est d'éradiquer les mammifères envahissants de toutes les îles mexicaines d'ici à 2030.
 
Alfonso Aguirre estime que "cette initiative renforce la collaboration, la croissance de la vision et, surtout, le travail sur le terrain. Bien qu'elle ne soit pas contraignante, elle aide beaucoup en raison de son poids moral, en particulier pour la société civile."

Références