20/06/16

Une nouvelle espèce animale et végétale trouvée au Gabon

Umma Gumma (nouvelle espèce de libellule)
La nouvelle espèce de libellule Crédit image: Institut de Pharmacopée et de médecine traditionnelle, Libreville (Gabon)

Lecture rapide

  • Les nouvelles espèces ont été découvertes au nord et au sud-est du Gabon
  • Ces découvertes figurent dans le top 10 des nouvelles espèces de l’ESF pour 2016
  • Ces nouvelles espèces présentent un intérêt pour la botanique et pour la médecine

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Une équipe de chercheurs du College of environmental science and forestry (ESF) de l’Université d’Etat de New York (Suny) a découvert deux nouvelles espèces vivantes au Gabon.
 
Il s’agit d’une variété d’arbre baptisée Sirdavidia Solannona et d’une catégorie de libellule appelée Umma Gumma.
 
Les recherches ont été conduites depuis 2015 par Quentin Wheeler, président et fondateur de l’Institut international de l’exploration des espèces (IISE), par ailleurs président de l’ESF. 
 

“Les libellules participent à l'équilibre général de la nature et nous débarrassent de très nombreux insectes indésirables en limitant leurs populations”

Arlette Apinda
Chercheur au Cenarest – Libreville, Gabon

 
Ces deux espèces viennent s’ajouter à la liste des 18 000 espèces que cet institut a déjà répertoriées dans son catalogue, et elles sont classées dans le top 10 des meilleures découvertes de l’année 2016.
 
Selon le président de l’ESF, le nouvel arbre, d'une taille de 20 pieds (6 mètres) et d’un diamètre de 10 centimètres, a été découvert pour la première fois à quelques mètres de la route principale qui mène au parc national des Monts de Cristal, situé dans la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon.
 
"Il est très différent des membres apparentés de la famille Annonaceae des plantes à fleurs, sur la morphologie et les données moléculaires. Son parent le plus proche est également un genre avec une seule espèce, le Mwasumbia, que l’on trouve en Tanzanie", indique Quentin Wheeler, sur le site internet de l’ESF.
 
Quant à la libellule, elle fait partie des libellules nouvellement découvertes et surnommées "demoiselles d’Afrique".
 
Elle a été identifiée, selon les chercheurs américains de l’ESF, à partir d’une photographie prise en mai 2015 dans la province du Haut-Ogooué, au sud-est du Gabon.
  

Etudes pharmacologiques

 
Pour le professeur Yves Issembe de l’Institut de pharmacopée de médecine traditionnelle de Libreville, la découverte de nouvelles espèces est très importante pour la science et ouvre le champ aux recherches chimiques ; car, dit-il, la botanique est au début du processus chimique.
 
"C’est une nouvelle espèce pour la science. Ce n’est pas un phénomène particulier de découvrir une nouvelle espèce ; mais ce sont des éléments qui montrent qu’il faut toujours prospecter pour arriver à de nouvelles espèces. Sur le plan botanique, c’est l’ouverture aux études pharmacologiques", explique-t-il.
 
D’autre part, Arlette Apinda, chercheur au Centre national de recherches scientifiques et technologiques de Libreville (Cenarest), rappelle que "les libellules participent à l'équilibre général de la nature et nous débarrassent de très nombreux insectes indésirables en limitant leurs populations".
 
D’autres chercheurs du même centre précisent que les libellules se nourrissent d’insectes, dévorent des larves de moustiques qui vivent aussi sous l’eau; et par cet acte, elles détruisent une population innombrable de moustiques, contribuant au passage à la lutte contre le paludisme.
 
En matière de biodiversité, le Gabon compte à ce jour 3 millions d’hectares de parcs nationaux créés et 9 millions d’hectares de permis forestiers sous aménagement durable.
 
Tout cela permet de réduire de 20 millions de tonnes, les émissions de CO2 par an.