02/08/12

Madagascar : nouvelle infrastructure pour la recherche en biodiversité

Le lémurien de Madagascar sera l'une des espèces étudiées depuis cette nouvelle infrastructure de recherche Crédit image: Flickr/wallygrom

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[ANTANANARIVO, MADAGASCAR] Une nouvelle infrastructure de recherche et d'enseignement pour la conservation de la biodiversité vient d'être construite près de la forêt tropicale humide du Parc national de Ranomafana, zone de grande biodiversité.

Le 'NamanaBe Hall' (ou Hall de l'amitié), inauguré au début du mois dernier, fait partie du Centre ValBio au sein de l'Institut malgache de conservation des environnements tropicaux.

La construction du site a coûté US$ 3 millions, financés par des bailleurs comme la Fondation scientifique nationale américaine (US National Science Foundation) et l'Université d'Etat de New York à Stony Brook, aux Etats-Unis, entre autres.

Ce centre, premier du genre à Madagascar, servira à la fois de laboratoire de recherche et de centre de conférences, et proposera une capacité d'hébergement pour les étudiants et les chercheurs.

'Nous voulons que [le centre] devienne un centre de formation pour étudiants malgaches et étrangers. Nous pourrons y donner des cours et présenter nos différentes découvertes dans le domaine de la biodiversité au centre de conférences', se félicite Patricia Wright, fondatrice et directrice générale du centre ValBio.

La recherche et l'enseignement sur la biodiversité seront axés sur les insectes, les reptiles, les grenouilles, les plantes et le lémurien de Madagascar, ainsi que les parasites et les maladies infectieuses, les produits naturels et les plantes médicinales, explique Wright.

Cette infrastructure disposera par ailleurs d'équipements pour effectuer des recherches avancées, par exemple en génétique, que les chercheurs malgaches ne pouvaient jusqu'alors réaliser qu'à l'étranger.

'C'est une grande occasion qui s'offre à Madagascar. Avant, je devais envoyer [pour analyse] au Texas le matériel génétique collecté ici. Ce ne sera plus le cas', se réjouit Onja Razafitsima, une étudiant malgache qui collabore avec l'Université du Texas aux Etats-Unis.

Selon Jonah Ratsimbazafy, primatologue et enseignant à l'Université d'Antananarivo, la nouvelle station de recherche pourra réaliser des études à même de stimuler l'agriculture locale et améliorer le niveau de vie des communautés.

'Plus les réunions internationales se tiendront [ici], mieux les compétences et la pratique [locales] seront renforcées', poursuit-il, regrettant à quel point la plupart des travaux de recherche en cours à Madagascar sont actuellement menés par des étrangers.

Ce centre encouragera par ailleurs les chercheurs locaux à améliorer leur niveau d'anglais, l'un des préalables à l'accès au centre. Une mauvaise maîtrise de l'anglais peut constituer un obstacle pour les chercheurs malgaches désireux de communiquer avec l'extérieur, participer à des conférences ou publier des articles de qualité dans les grandes revues, souligne-t-il.

Les étudiants de niveau Master de diverses institutions de l'enseignement supérieur, ainsi que les doctorants de l'Université d'Antananarivo, débuteront les cours de biologie moléculaire et de génétique dans le centre dès le mois d'août.

Des cours d'informatique sur les méthodes de cartographie des données grâce au Système d'information géographique (SIG) et d'analyse des résultats, y seront également dispensés.

Des enfants ont été sélectionnés dans huit villages pour participer à des cours les samedis, financés par l'UNICEF dans le cadre de son initiative Classes en réseau.

Pour Ratsimbazafy, le Centre Valbio saura impulser la création d'autres centres de recherche similaires.