13/06/11

Les fonds privés dans l’arboriculture pour réhabiliter les terres d’Afrique

La plantation de Faidherbia albida fait partie des bonnes pratiques de réhabilitation. Crédit image: Flickr/ treesftf

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[NAIROBI] Il a été annoncé, lors d'une conférence, que les sols africains sévèrement dégradés, pourraient être réhabilités si le secteur privé investissait dans les technologies basées sur l'arboriculture.

À l'occasion du forum international sur les investissements Mobilising Private Investment in Trees and Landscaping Restoration in Africa, qui s'est tenu le mois dernier (25-27 mai) au Kenya, des experts ont indiqué que les mauvaises pratiques agricoles et de déforestation font partie des causes de la dégradation des sols, qui a entraîné une importante perte de la biodiversité sur le continent.

D'après Frank Place, responsable de l'évaluation des impacts au Centre international pour la recherche en agroforesterie, au Kenya, qui a coorganisé la manifestation, les technologies de réhabilitation incluent l'interruption de l'érosion du sol en augmentant sa couverture végétale, en plantant par exemple des arbres et d'autres plantes, les techniques de conservation ainsi que les structures de gestion de l'eau qui préconisent une utilisation responsable des ressources hydrauliques.

Il existe également d'autres techniques telles que la conservation des semences végétales dans le sol en vue de la réhabilitation, ou encore lʹinterruption de l'utilisation des ressources dans les zones fortement dégradées, pour permettre une réhabilitation naturelle.

"L'accent est mis sur l'identification de technologies spécifiques adaptées au contexte environnemental et commercial, qui entraîneront également des avantages privés pour les [petits exploitants qui sont propriétaires]", a déclaré F. Place. "La plantation de presque tous les types d'arbres peut toutefois avoir un impact positif sur l'environnement car elle peut permettre d'améliorer la santé du sol et favoriser la biodiversité".

Faidherbia albida, également appelé balanzan ou gao, fixe le nitrogène de l'atmosphère et le met à disposition des cultures lorsque ses feuilles mortes tombent. Selon A. Place, ce système de plantation, fréquent en Afrique de l'Ouest, est un exemple de bonne pratique de réhabilitation.

Selon lui, le secteur privé devrait investir dans des arbres qui génèrent des revenus ainsi que dans des technologies axées sur la production de bois, de fruits, d'huiles ou dʹaliments pour le bétail, mais encore sur lʹamélioration de la santé des sols grâce à l'agriculture de conservation ou aux légumineuses à grains.

F. Place a ajouté que les investisseurs devaient prendre en compte les délais d'attente nécessaires pour obtenir un retour sur leurs investissements. Par exemple, il faut attendre seulement deux ans pour tirer des bénéfices des technologies relatives à l'amélioration des fourrages et des sols, alors que les résultats obtenus à partir des greffes peuvent être immédiats ou prendre jusqu'à 15 ans.

"Il est fondamental pour la réhabilitation des arbres et du paysage en Afrique, d'encourager le secteur privé à investir dans les technologies pouvant être utilisées dans les zones dégradées afin d'améliorer la sécurité alimentaire, augmenter les revenus dans les zones rurales et permettre aux agriculteurs d'être plus résistants face aux changements climatiques", a indiqué Peter Dewees, spécialiste des forêts au Département Agriculture et Développement Rural de la Banque mondiale.

D'après Sara Scherr, Présidente d'Ecoagriculture Partners, une organisation internationale à but non lucratif, l'objectif est d'augmenter la production alimentaire tout en garantissant la protection de la biodiversité.

"Le secteur public et la société civile ont beaucoup œuvré pour le paysage mais ce n'est pas dans le secteur public que se trouve l'argent qui guide l'économie en Afrique. C'est dans le secteur privé", a-t-elle déclaré.

Selon elle, une bonne structure politique est nécessaire pour encourager des objectifs qui sont mutuellement bénéfiques.

Le Directeur-Général du Centre international pour la recherche en agroforesterie, a indiqué que la politique entreprise par le Kenya était audacieuse car les plantations d'arbres doivent désormais représenter les dix pour cent des terres des agriculteurs.