09/02/12

Il faut élaborer de nouveaux indicateurs du développement durable

D'après des experts, les indicateurs du développement tels que l'accès à l'eau, sont défavorables aux pays en développement Crédit image: Flickr/Water Sanitation and Hygiene Photos

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[NEW DELHI] Le monde doit élaborer de nouveaux indicateurs du développement durable qui ne soient pas discriminatoires à l’égard des pays en développement, a-t-on déclaré au cours d’une grande conférence.

Bharrat Jagdeo, l’ancien président de la Guyane, a estimé que les évaluations et les classements actuels s’appuient sur des indicateurs tels que l’accès à l’eau potable l’hygiène ou les niveaux de paludisme, qui placent automatiquement les pays développés en haut de l’échelle.

C’est ce qu’il exprimait lors du 12ème sommet sur le développement durable, qui s’est tenu à Delhi, en Inde, la semaine dernière (du 2 au 4 février), à l’initiative de l’Institut des ressources énergétiques (The Energy Resources Institute, TERI).

Cette conférence a mobilisé des fonctionnaires de l’ONU, des chefs d’Etat anciens ou actuels, des ministres, des responsables gouvernementaux et des représentants du secteur privé. Elle s’insère dans le cadre des préparatifs de la grande conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui se tiendra en juin prochain.

Cet article fait partie de notre série sur les préparatifs de Rio+20, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui se tiendra du 20 au 22 juin 2012. Pour consulter les autres articles de la série, rendez-vous sur Science à Rio+20

L’année dernière, lors d’ateliers régionaux organisés en vue de la conférence Rio+20, les communautés scientifiques d’Asie et du Pacifique, et celles d’Amérique latine et des Caraïbes ont suggéré qu’un nouvel indice de développement devrait prendre en compte des indicateurs environnementaux, sociaux et économiques.

Le rapport de synthèse de ces ateliers, publié par le Conseil international pour la science et l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) le 27 janvier dernier, a invité Rio+20 à élaborer de "toute urgence un indice approprié de développement durable qui deviendra la vraie mesure du développement".

Au même moment, le rapport publié le 30 janvier dernier par le groupe d’experts de haut niveau sur la résilience de la planète, mené par le Secrétaire général des Nations Unies,  a lui aussi appelé à une nouvelle conception mondiale du développement durable  qui "évaluerait l’état des principaux indicateurs économiques, sociaux et environnementaux et de leurs interconnexions, en s’appuyant sur les connaissances d’avant-garde dans tous les secteurs appropriés, en étroite coopération avec la communauté scientifique mondiale ".

Quant au projet de document final de Rio+20, il milite également pour la création d’un ensemble d’indicateurs pour mesurer les progrès accomplis en matière de développement durable.

Les hommes politiques et les ministres qui ont participé à la conférence qui s’est tenue la semaine dernière à New Delhi ont commencé à réfléchir au fonctionnement potentiel de ces nouveaux indicateurs.

Ashok Khosla, fondateur et président de Development Alternatives (Alternatives du développement), une organisation non gouvernementale basée à New Delhi, a déclaré à SciDev.Net que de nouveaux indicateurs devraient être fondés sur des preuves scientifiques et tenir compte des intérêts mondiaux et locaux.

Il leur faudrait intégrer les objectifs sociaux, la santé des écosystèmes et les questions de conservation, ainsi que le bien-être des populations, a-t-il dit.

"Vous ne pouvez pas gérer ce que vous ne pouvez mesurer", a-t-il ajouté.

Les intervenants ont aussi invité à élaborer des indicateurs de développement mieux harmonisés dans tous les pays. Par exemple, des indicateurs clés, tels que la perte de biodiversité, peuvent être mesurés différemment suivant les pays, et leurs résultats ne sont donc pas comparables sur le plan international, a déclaré Timothy Gregorie, professeur de gestion forestière à l’Université de Yale, aux Etats-Unis.

Lien vers le rapport de synthèse des ateliers régionaux Rio+20 sur la science et la technologie organisés par le CIUS et l’UNESCO  [515kB]

Lien vers le rapport complet du Secrétaire général de l’ONU sur la résilience de la planète  [922kB]

Lien vers le projet de document final de Rio+20 [89kB]

Cet article fait partie de notre couverture sur la Science à Rio+20.