04/09/12

Dix pays africains s’associent pour la protection des forêts tropicales humides

Natural Resources Forestry 2
Crédit image: Flickr/CIFOR

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[BUJUMBURA, BURUNDI] Dix pays d'Afrique centrale se sont associés pour protéger la forêt tropicale humide du Bassin du Congo – la deuxième plus grande du monde – contre la déforestation galopante, avec la mise en œuvre de systèmes consolidés de surveillance des forêts nationales et le renforcement de la coopération régionale.

Lancé le 26 juillet dernier, le projet durera dix-huit mois et sera géré conjointement par la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en collaboration avec l'Institut national brésilien de recherche spatiale (INPE).

 'La surveillance des forêts sera [assurée grâce à] des mécanismes perfectionnés d'observation utilisant des images satellitaires', explique Félix Ngendabanyikwa, coordonateur national de la COMIFAC au Burundi dans un entretien avec SciDev.Net. 'Grâce à cette technologie, nous pouvons voir les arbres en train d'être abattus ou un feu dévaster une forêt, nous permettant d'évaluer la superficie détruite'.

D'un montant de 6,1 millions (US$ 7,7 millions), le projet s'appuiera par ailleurs sur les techniques modernes de surveillance, et non les techniques plus classiques qu'il juge 'inefficaces', par exemple en effectuant des rondes en voiture dans la forêt pour y faire des observations. Néanmoins, des stratégies de télédétection innovante seront associées aux observations physiques directes, en vue de garantir la 'concordance' des données collectées sur les forêts dégradées.

Le projet aura aussi pour but de renforcer les capacités techniques et législatives des Etats membres de la COMIFAC afin d'encourager une meilleure gouvernance et la gestion durable des forêts.

'Chaque pays mettra sur pied un comité national regroupant les divers intervenants en vue d'élaborer une stratégie nationale [dans le cadre de l'initiative] de Réduction des émissions liées au déboisement et à la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD)', affirme Ngendabanyikwa. Ces comités nationaux 'élaborereront des mécanismes de surveillance', avec le soutien de la COMIFAC.

Regroupant le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine (RCA), le Tchad, la République démocratique du Congo (RDC), la République du Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon, le Rwanda, et la République démocratique de São Tomé et Principe, la COMIFAC a été créée en 2005 pour servir de forum régional pour la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale.

Dans le cadre du projet, les institutions nationales compétentes seront formées à la gestion durable des terres et des forêts, la bonne gouvernance forestière, l'utilisation rationnelle des ressources forestières, et à la surveillance des taux de déforestation. Il mobilisera aussi les populations locales afin qu'elles puissent participer à la surveillance de la dégradation des forêts, en collaboration avec les autorités locales.

'Nous entendons parvenir à des politiques de surveillance harmonisées de surveillance des forêts dans la région, et, grâce aux technologies de pointe, nous serons en mesure d'élaborer des mécanismes d'alerte rapide pour éviter les catastrophes naturelles', indique Ndabirorere.

Avec environ 200 millions d'hectares, la forêt du Bassin du Congo est menacée par des activités dites 'intenses' comme l'exploitation industrielle du bois, l'exploitation minière ou la chasse.

Pour Savin Sabumukiza, spécialiste burundais de la foresterie et de la biodiversité et président de la Conférence sur les écosystèmes humides d'Afrique centrale (CEFDHAC), si le projet dispose des fonds et des experts nécessaires pour réussir, des arbitrages devront être faits pour concilier les besoins nationaux avec les préoccupations régionales.

'Les pays de la COMIFAC ne disposent pas tous des mêmes ressources forestières et devraient, par conséquent, bien élaborer leurs projets nationaux afin de tirer profit de ce projet régional', souligne-t-il.

Cet article a été produit par notre rédaction Afrique subsaharienne.