31/08/15

L’Afrique du Sud continue de perdre ses rhinocéros

Rhinoceros South Africa
Crédit image: Flickr/Gecko's Adventures Images

Lecture rapide

  • Le braconnage et la déforestation réduisent la population des rhinocéros
  • Le monde ne compte plus que 25 000 rhinocéros, dont 80% en Afrique du Sud
  • 138 braconniers ont déjà été arrêtés depuis le début de l’année en Afrique du Sud

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Au cours d’une conférence de presse donnée ce dimanche, 30 août 2015, Edna Molewa, la ministre sud-africaine de l’Environnement, a dressé un premier bilan 2015 de la lutte contre le braconnage des rhinocéros en Afrique du Sud.
 
"A la date du 27 août 2015, le nombre de rhinos que nous avons perdus à cause des braconniers était de 749 pour l'ensemble du pays, dont 544 dans le seul parc Kruger", affirme-t-elle.
 
Elle indique au passage que ce nombre est en hausse comparativement à la situation qui prévalait à la même période en 2014, où l’on avait enregistré 716 animaux tués.
 
Au cours de cette rencontre avec la presse, Edna Molewa a rappelé les efforts déployés par les autorités pour combattre le braconnage ; indiquant notamment que les rangers du parc Kruger ont été équipés de jumelles infra-rouge pour traquer les braconniers qui opèrent de nuit.
 
D’ailleurs, ajoute-t-elle, 138 braconniers ont été interpellés depuis le début de l'année au parc national Kruger contre 81 l'an dernier à la même période.
 
L’Afrique du Sud n’est pas seule à être concernée par cette situation ; car, à l’échelle mondiale, le nombre de rhinocéros tués est en constante croissance chaque année depuis quelques temps.
 

“Le braconnage est une des raisons de leur déclin avec, aussi, la perte de leur habitat.”

World Wild Fund (WWF)

Il a ainsi été respectivement de 13 en 2007, 83 en 2008, 122 en 2009, 333 en 2010, 448 en 2011, 668 en 2012, 1 004 en 2013 et 1 215 en 2014.
 
Or, il se peut que ces chiffres soient en deçà de la réalité de la situation selon certains professionnels du secteur qui s’appuient sur le fait que beaucoup d’autres carcasses d’animaux tués ne sont pas comptabilisées parce qu’elles n’ont pas été retrouvées.
 
"Les chiffres du braconnage ne doivent pas nous décourager. Bien sûr, nous devons faire mieux pour stopper le massacre de ces animaux. Mais sans notre action, cela pourrait être bien pire", a néanmoins rassuré la ministre sud-africaine.
 
Pour le World Wild Fund (WWF), le Fonds mondial pour la nature, " le braconnage est une des raisons de leur déclin avec, aussi, la perte de leur habitat."
 
" En Asie du sud-est et en Inde, la pression exercée par les populations humaines et la dégradation ou la destruction des forêts, font du rhinocéros l'une des espèces les plus menacées aujourd’hui", ajoute l’organisation sur son portail.
 
Quoi qu’il en soit, les experts s’accordent à expliquer la persistance du braconnage par la vente à prix d'or de la corne de rhinocéros sur les marchés, soi-disant pour ses vertus médicinales.
 
En conséquence, l’on estime qu’il reste aujourd’hui à peine 25 000 rhinocéros à travers le monde, dont 20 000 en Afrique du Sud.
 
Pour essayer de stopper la saignée, des organisations comme le WWF tentent d’orienter la lutte dans trois directions : le renforcement des zones protégées en Afrique et en Asie ; le lobbying afin de stopper le commerce de bois illégal menaçant l’habitat des rhinocéros ; et le blocage du commerce illégal de cornes.