25/08/14

Des collections de référence pour le caféier

Coffee berries
Crédit image: Flickr/Tapir Girl

Lecture rapide

  • Des chercheurs de plusieurs pays ont mis en place un système de référencement des caféiers, à partir d'une espèce de référencement, le Coffea canephora
  • Ces collections devraient faciliter la recherche sur le caféier et son exploitation
  • Selon les experts, les nouvelles collections représentent un grand pas en avant par rapport aux recensements disponibles dans de nombreux centres de recherche à travers le monde

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Des chercheurs d'une dizaine d'institutions internationales viennent de constituer, sous l'égide du  Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), plusieurs collections de référence de caféiers, à partir de l’analyse de la diversité génétique de Coffea canephora, une espèce de caféier originaire des forêts tropicales, qui produit le café Robusta.

Les collections mises en place par le Cirad et ses partenaires couvrent l’ensemble de la diversité génétique connue de cette espèce.

Elles permettront de faciliter la gestion et l’exploitation de ce matériel végétal et de faire face aux problèmes parasitaires ou liés au changement climatique.

Les travaux des chercheurs ont été publiés le mois dernier, dans le dernier volume de la revue Genetica de Springer.

Ces collections, petites et  plus faciles à gérer et à maintenir que celles très coûteuses à entretenir en champs, conservées par de nombreux centres de recherche à travers le monde, ont été constituées après analyse de la diversité génétique de 565 accessions d’origines diverses, à l’aide de 13 marqueurs microsatellites.

Les chercheurs se sont basés sur des recherches antérieures axées sur la diversité génétique pour identifier un ensemble exhaustif de génotypes issus de différentes collections disposant d’informations de marquage moléculaire ou microsatellite.

Selon Philippe Cubry, de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) en France, co-auteur de l’étude, ces collections ont pour but de minimiser le nombre d'individus tout en maximisant leur diversité génétique et  en constituant une représentation la plus large possible de la diversité génétique initialement présente.

"L'intérêt principal de telles collections est d'avoir un nombre d'individus facilement utilisables et échangeables, ce qui limite les coûts de maintenance et de caractérisation au champ", a estimé Philippe Cubry.

Pour le chercheur, ces collections constituent un puissant outil de travail. Selon lui, elles restent un point d'entrée pour des études ultérieures plus poussées pour comprendre le déterminisme génétique de caractères d'intérêt, notamment la résistance à la sécheresse ou aux parasitoses, la qualité à la tasse et la productivité.

"Ces collections pourraient constituer une base de travail commune à différents groupes de recherche, permettant de développer des réseaux de collaborations", a-t-il indiqué.

Ont participé à ces travaux des chercheurs du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), du Centre national de recherche agronomique (CNRA), en Côte d’Ivoire, de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), en France, de Instituto Nacional de Investigaciones Agropecuarias (Iniap), en Equateur, de la National Agricultural Research Organisation – Coffee Research Centre (Naro-Corec), en Ouganda et de l’Université de Kinshasa, en République démocratique du Congo.

L’espèce C. canephora est la seconde espèce de caféier cultivée en volume avec près de 37 % du café exporté dans le monde. Elle possède une forte diversité génétique structurée en deux groupes principaux : les Guinéens et les Congolais.