26/12/16

Manioc : Des alliances R&D pour renforcer la sécurité alimentaire

Truck loaded with cassava roots
Crédit image: Flickr/IITA

Lecture rapide

  • Un forum invite à la collaboration R&D dans le secteur du manioc
  • De telles collaborations pourraient aider à développer le manioc en Afrique centrale
  • Selon un expert, les gouvernements devraient jouer un rôle central dans ces efforts

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[YAOUNDE, CAMEROUN] Selon des experts, le renforcement des collaborations entre les institutions et les petits producteurs de manioc pourrait aider l'Afrique centrale à réduire la faim et à renforcer la sécurité nutritionnelle.
 
Des chercheurs issus d'institutions universitaires, ainsi que des décideurs politiques affirment que les collaborations en matière de recherche et développement favoriseraient l'innovation pour relever les défis de l'insécurité nutritionnelle, comme le retard de croissance chez les enfants.
 
Les experts se sont exprimés lors d'un forum sur le manioc qui a rassemblé au Cameroun des délégués et des petits agriculteurs, invités à discuter des défis et des opportunités de la culture du manioc au Cameroun, en République centrafricaine, au Tchad, au Congo, en République démocratique du Congo et au Gabon.
 

“L'insécurité nutritionnelle est un véritable problème en Afrique centrale qui touche de nombreux ménages.”

Judith Francis
CTA

Le forum a été organisé par le Centre technique de l'agriculture et de la coopération rurale (CTA), basé aux Pays-Bas, en partenariat avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Institut international pour l'agriculture tropicale (IITA).
 
L'objectif principal du forum, qui s'est tenu au Cameroun au début du mois, était de rassembler les principaux acteurs de la chaîne de valeur du manioc en Afrique centrale, afin d'avoir un agenda commun pour traiter par les chercheurs, les décideurs et les financiers.
 
Le forum a également fourni une plateforme pour le commerce entre les petits exploitants et les acheteurs potentiels de manioc.
 
Les experts s'inquiétaient de ce que, malgré les efforts déployés pour assurer la sécurité alimentaire dans la région, peu de mesures étaient prises pour lutter contre la sous-alimentation, en particulier le retard de croissance et l'augmentation des maladies non transmissibles.
 
Ils ont noté que la compréhension du lien entre l'agriculture, l'alimentation et la nutrition est devenue une priorité pour la recherche et le développement.
 
"L'insécurité nutritionnelle est un véritable problème qui touche de nombreux ménages en Afrique centrale", explique Judith Francis.
 
Judith Francis, qui est coordonnatrice principale des programmes scientifiques et technologiques au CTA, indique à SciDev.Net que des collaborations bien coordonnées entre les organismes sont nécessaires pour aider à relever les défis nutritionnels.
 
Elle ajoute que le manioc a beaucoup de valeur nutritive avec ses feuilles riches en vitamine A et des minéraux comme le potassium, qui pourraient aider à résoudre les problèmes de retard de croissance.
 
"Mais nous avons besoin de données précises et en temps opportun sur la nutrition à recueillir en Afrique centrale pour aider à relever le défi", explique Judith Francis, ajoutant que le forum a contribué à améliorer le profil du manioc comme une importante culture de sécurité nutritionnelle.
 
Ben Bennet, directeur de l'Institut des ressources naturelles du Royaume-Uni, ajoute qu'il faut continuer à éduquer les gens sur les valeurs nutritionnelles du manioc.
 
Ben Bennet exhorte les gouvernements africains à jouer un rôle central dans la coordination des individus et des institutions afin de promouvoir le programme de sécurité nutritionnelle en Afrique centrale.