Par: Mercy Adhiambo
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Selon le rapport, la baisse de la teneur de sols en nutriments essentiels constitue un danger pour la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique, et le continent perd 4 milliards de dollars EU par an, à cause de la faiblesse des rendements agricoles, due à la mauvaise santé des sols.
Intitulé Seeking fertile ground for a green revolution in Africa, ce rapport qui a été lancé par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) le mois dernier (22 août) à Nairobi au Kenya, indique que la GIFS promeut les pratiques telles que l’utilisation des engrais, la rotation des cultures et la culture de légumineuses, afin d’améliorer la fertilité des sols.
“La première étape vers la sécurité alimentaire consiste à assurer que les petits agriculteurs comprennent l’importance de la santé des sols dans la planification de la production.”
Bashir Jama, Programme de santé des sols de l’AGRA
Le rapport précise que la GIFS est un programme quinquennal de santé des sols lancé en 2009 dans 13 pays d’Afrique subsaharienne, notamment le Burkina Faso, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie.
Lors de la cérémonie de lancement du rapport, Bashir Jama, le directeur du programme de santé des sols de l’AGRA a déclaré :
"La première étape vers la sécurité alimentaire consiste à assurer que les petits agriculteurs comprennent l’importance de la santé des sols dans la planification de la production".
L’AGRA a déjà formé 1,8 millions de petits exploitants à la GIFS et promu le concept auprès de 3,5 millions autres dans les pays africains, révèle le rapport.
L’un des principaux objectifs du programme GIFS pour des petits exploitants d’Afrique subsaharienne est de porter l’usage des engrais de huit kilogrammes en moyenne à 50 kilogrammes, conformément à la Déclaration d’Abuja de 2006, selon Qureish Noordin, chargé de programmes à l’AGRA.
"En Tanzanie, 28.000 agriculteurs ont participé à ce programme qui a permis de plus que doubler le rendement du maïs, le portant de 1,5 tonne à 3,5 tonnes par hectare et celui du pois de cajan de 0,6 à 1,4 tonne par hectare", souligne le rapport.
Selon Urbunus Mutua, lui aussi petit exploitant et leader d’un groupe d’environ 10.000 agriculteurs du comté de Makeuni au Kenya, qui promeut ce concept auprès de ses pairs, les petits agriculteurs du comté tirent profit de la GIFS.
"Avant, les agriculteurs du comté de Makueni, une région semi-aride, ne produisaient que 300 kilogrammes de sorgho par récolte, mais grâce à la GIFS, leur production atteint jusqu’à une tonne [1.000 kilogrammes] affirme Mutua dans un entretien à SciDev.Net.
D’après Noordin, les changements climatiques risquent d’accélérer la dégradation des sols.
"Les gouvernements africains doivent urgemment prendre des mesures en vue d’augmenter leurs budgets agricoles afin de garantir la disponibilité et l’accessibilité des engrais ", suggère-t-il, en précisant que si l’Afrique veut assurer sa sécurité alimentaire, elle doit ériger la qualité des sols en priorité.
Richard Onwonga, enseignant au Département de gestion des sols et des technologies agricoles à l’Université de Nairobi, estime que la GIFS peut être avantageuse pour les agriculteurs, à condition de ne pas cibler uniquement les petits exploitants.
"La taille des exploitations ne cesse de diminuer, par conséquent, cultiver la même parcelle saison après saison peut s’avérer inefficace", craint-il. "Les agriculteurs doivent regarder au-delà des limites de leur champ. Ils peuvent cultiver des produits différents et se partager les récoltes".
Il ajoute que l’agroforesterie peut assurer une bonne santé des sols et une nutrition équilibrée des plantes.
Lien vers le rapport.
Cet article est une production de la rédaction Afrique subsaharienne de SciDev.Net.