27/03/19

Alerte en Asie face à la propagation de la légionnaire d’automne

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Crédit image: CABI

Lecture rapide

  • Les pays asiatiques sont en alerte, face à l'invasion de la légionnaire d'automne
  • En janvier, le ravageur a envahi la province du Yunnan, dans le sud de la Chine
  • En Afrique, il a causé des dégâts aux cultures, d'une valeur de trois milliards de dollars américains

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Selon des experts, les agriculteurs et les autorités de toute l'Asie doivent faire preuve de vigilance face aux invasions de la légionnaire d'automne, après qu'il eut été confirmé que le ravageur, qui se développe rapidement, s'est propagé de l'Inde à la Chine et maintenant à l'Asie du Sud-Est.

L'insecte hautement destructeur (Spodoptera frugiperda), originaire d'Amérique du Nord et du Sud, se déplace progressivement vers l'est depuis 2016, causant des dégâts pouvant atteindre 3 milliards de dollars américains, notamment dans les cultures de maïs en Afrique, selon les rapports.

Le ravageur est arrivé en Inde en juillet dernier, avant de frapper le Bangladesh et le Sri Lanka.

“Au cours des six à sept derniers mois, la légionnaire d'automne s'est propagée de l'Inde à la Chine et continuera de se propager en Chine. Il a atteint le Myanmar et la Thaïlande et se répandra tôt ou tard au Vietnam.”

Hans Dreyer, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture

« Au cours des six à sept derniers mois, la légionnaire d'automne s'est propagée de l'Inde à la Chine et continuera de se propager en Chine. Il a atteint Myanmar et la Thaïlande et se répandra aussi tôt ou tard au Vietnam », a déclaré Hans Dreyer, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
 
« Les pays doivent être très vigilants et ne pas paniquer », explique à SciDev.Net, Hans Dreyer, directeur de la division de la production et de la protection des plantes à la FAO.
 
Le papillon nocturne est capable de voler sur de longues distances, tandis que la chenille peut dévaster des cultures telles que le maïs, le riz et la canne à sucre en une nuit.
 
« En quelques semaines, il peut parcourir plusieurs centaines de milliers de kilomètres », explique Hans Dreyer. Bien que les pays asiatiques soient principalement connus pour la culture du riz, le maïs est également une culture de base et une source importante d’aliments pour le bétail et la volaille.
 
La Chine, premier producteur de maïs en Asie et deuxième au monde, a été touchée en janvier lorsque le ravageur a envahi la province du Yunnan, dans le sud.
 
Les responsables du secteur agricole et d'autres experts de toute l'Asie se sont réunis à Bangkok la semaine dernière (20-22 mars) pour partager des informations et des stratégies sur la surveillance et la maîtrise de l'organisme nuisible.
 
Les experts présents à la conférence, convoquée par la FAO, ont souligné la nécessité de détecter rapidement et de gérer de manière durable les infestations confirmées.
 
Des mécanismes, tels que des pièges à phéromones installés dans les champs, doivent être mis en place dans toute l'Asie du Sud-Est pour détecter les insectes, et les agriculteurs et autres personnes formées à les identifier, explique Malvika Chaudhary, du Centre international pour l'agriculture et les sciences biologiques (CABI).

« L'Asie du Sud-Est est vulnérable, alors tout le monde devrait être en alerte », a déclaré Malvika Chaudhary, coordinatrice régionale de CABI, l'organisation mère de SciDev.Net.

CABI, qui a de l'expérience dans la gestion de l'organisme nuisible en Amérique latine, en Afrique et en Inde et a tenu des cliniques de plantes dans la région afin de partager des connaissances et de fournir un soutien pour lutter contre l'organisme nuisible.
 
La FAO a également développé une application qui enseigne aux agriculteurs et aux responsables comment trouver et traiter les chenilles légionnaires d'automne.
 
Hans Dreyer met en garde contre l'utilisation de pesticides chimiques qui pourrait avoir des conséquences négatives sur l'environnement et serait coûteuse, en particulier pour les petits exploitants.
 
La FAO collabore avec les autorités pour informer et former les agriculteurs aux techniques de lutte intégrée, notamment pour identifier puis utiliser les ennemis naturels de l’insecte, tels que les parasites ou les agents pathogènes, pour lutter contre ce dernier.
 
« Les pesticides font certes partie de l’équation, mais ils devraient vraiment être considérés comme un dernier recours et utilisés dans des situations d’urgence absolue, lorsque cela est vraiment justifié comme solution », a-t-il déclaré.
 
La province chinoise du Yunnan a été touchée en janvier et les prévisions de l’Académie chinoise des sciences de l’agriculture prévoient que le ravageur pourrait atteindre la principale région de production de maïs du pays dans le nord et le nord-est cet été, à compter de juin, a annoncé la conférence.
 
La Chine entreprend une action nationale avec plusieurs parties prenantes pour surveiller, rechercher et contenir le parasite, tout en informant et en éduquant les responsables et les agriculteurs.
 
Les agriculteurs doivent prendre en compte les impacts écologiques avant de recourir aux pesticides, a déclaré Yang Puyun du ministère chinois de l'Agriculture et des Affaires rurales.

Selon lui, il est également important de poursuivre la coopération internationale, notamment avec les agences et les pays voisins, pour surveiller et gérer les ravageurs.