26/06/18

Une filière écosystèmes fragiles dans les universités

lancement
Cérémonie de lancement du projet Reform, dans la salle de conférences de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le 26 juin 2018 - Crédit image: SDN/AKF

Lecture rapide

  • L'Afrique est confrontée à cinq défis majeurs en matière d'environnement
  • Mais le continent manque de compétences pour les relever à long terme
  • Un projet d'un milliard de CFA vise à former des experts en gestion des écosystèmes fragiles

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

Les représentants de six universités africaines ont procédé hier à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) au lancement d'un programme de renforcement des capacités des pays africains en matière de gestion des écosystèmes fragiles.

Le projet Reform (Regional Academic Exchange for Enhanced skills in Fragile Ecosystems Management in Africa – Echange Universitaire régional pour l'amélioration des compétences dans la gestion des écosystèmes fragiles en Afrique) est un programme de mobilité académique intra-africain de cinq ans, financé par l'Union européenne et visant à former des étudiants à la gestion des écosystèmes fragiles.

Les écosystèmes fragiles sont, pour une bonne part, le prix payé par les humains pour un développement incessant, au détriment de la nature.

Les thématiques couvrent l’agroforesterie, l’écologie et l’adaptation, la biodiversité, l’ethnobotanique et la gestion des ressources naturelles.

Selon Kandioura Noba, directeur de l’Institut supérieur d’agriculture et d’entrepreneuriat (Isae) du Sénégal et coordonnateur du programme, "l'objectif global du programme Reform est d'améliorer les compétences en matière de gestion des écosystèmes fragiles en Afrique, afin de réduire la dégradation de l'environnement et soutenir la production alimentaire par les petits agriculteurs."

L'Afrique est confrontée à plusieurs défis environnementaux, aussi bien à l'échelle régionale qu'au plan local.

Ils concernent, entre autres, la sauvegarde du bassin du Congo, la grande muraille verte contre l’avancée du désert, la réhabilitation du bassin du Lac Tchad, les menaces sur les ressources naturelles et la mise en œuvre des initiatives en faveur du climat.

Au même moment, elle manque cruellement de compétences pour s'occuper de manière adéquate de la gestion de ces défis, d'où la mise en place du programme.

A cette mission, Kandioura Noba ajoute des objectifs spécifiques qui concernent, entre autres, la contribution à l'amélioration de l'enseignement supérieur et la coopération institutionnelle pour faciliter la reconnaissance des formations et des qualifications.

Pour sa part, Mamadou Badji, doyen de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l'UCAD et vice-président de l'Assemblée de l'Université, s'est félicité, sur le plan académique, de la confiance placée en l'UCAD, pour assurer la coordination du programme.

"Cette confiance se justifie, a-t-il estimé, par les dispositifs mis en place au niveau institutionnel dans le domaine de l'ingénierie pédagogique et des capacités en développement curriculaire."

Mamadou Badji a en outre évoqué l'importance des ressources naturelles et l'opportunité de développement durable qu'elles induisent, les défis liés à la gestion de l'environnement, à savoir l'adaptation aux changements climatiques, la pollution, les risques naturels, dans le contexte d'une économie compétitive et de globalisation.

Ces défis, assure-t-il, rendent urgente la nécessité de bâtir un capital humain, en vue de les résoudre et de tirer profit des bienfaits de la nature, "indéniable moteur de l'émergence des pays africains."

Le programme Reform est soutenu à hauteur de 1,3 million d'euros par l'Union Européenne, dont 1,2 million (environ 853 millions de Francs CFA) consacrés à la mise en œuvre de la mobilité. 
 
Deux paliers de bourse sont prévus pour les bénéficiaires : une allocation de 600 euros (environ 400.000 FCFA) pour les étudiants en master et 900 euros (environ 600.000 FCFA) pour les doctorants.
 
Le représentant de l'Union Européenne, Joaquin Gonzalez-Ducay, a dit espérer que le programme contribue aussi bien à renforcer les capacités des pays africains à gérer les problèmes complexes qui se posent au continent sur le plan environnemental, qu'à consolider les structures académiques des pays concernés.
 
Reform s'est choisi comme partenaire la Swedish University of Agricultural Sciences (Université des Sciences agricoles), un établissement suédois d'enseignement supérieur.
 
Six universités africaines sont concernées : l'université d'Abomey-Calavi (Bénin), la Uganda Martyrs University (Ouganda), l'Université Makerere (Ouganda), l'Université Mzuzu (Malawi), l'Université Eduardo Mondlane (Mozambique) et l'Université Cheikh Anta Diop (Sénégal).