19/09/13

Ghana : les agriculteurs connectés aux marchés grâce aux SMS

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Crédit image: IICD

Lecture rapide

  • De nombreux petits exploitants agricoles africains propriétaires n’ont pas accès aux prix de leurs divers produits sur le marché
  • Une étude menée au Ghana entend recourir aux SMS pour les aider à accéder à des produits agricoles
  • Selon un expert, cette technologie pourrait augmenter le revenu des agriculteurs

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[ACCRA] Un projet dont l’objectif est de déterminer si l’accès aux informations sur le marché et à des prévisions météorologiques hebdomadaires par SMS peut permettre aux agriculteurs d’accroître leurs  rendements et leurs revenus, est en cours d’expérimentation dans les régions rurales du Ghana.
 
Le manque d’accès aux données sur les prix de denrées sur les différents marchés réduit la capacité de nombreux petits exploitants agricoles africains de négocier de meilleurs prix. Le projet se propose donc de leur offrir d’autres options de commercialisation pour leur permettre de tirer un meilleur revenu de leurs récoltes.
 
Nicholas Minot, chercheur associé à l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), organisation chef de file dans l’exécution du projet, explique que  l’objectif est d’évaluer l’impact au Ghana de l’information agricole transmise par téléphones portables aux agriculteurs.
 
« Nous procédons par une sélection aléatoire d’un groupe  d’agriculteurs [ayant des téléphones portables] pour recevoir l’information par SMS et une comparaison ultérieure des recettes de vente des produits agricoles entre ces agriculteurs et leurs homologues n’ayant pas bénéficié de ces services »,  déclare t-il à SciDev.Net.  
 
L’étude pilote, qui a débuté en novembre 2011  et  s’achèvera fin  2014,  concerne 570  petits exploitants agricoles des régions septentrionales du Ghana.
 
Le projet est financé par le Ministère finlandais des relations extérieures, à hauteur de plus de 10 000 dollars américains. Chaque agriculteur reçoit par semaine quatre messages dont le coût, évalué à 18 centimes de dollars, sera supporté par l’IFPRI.
 
D’après Minot, si à long terme l’étude montre un impact positif sur les prix des  denrées, les rendements et le revenu des agriculteurs, il pourrait  convaincre  les organismes publics d’investir davantage dans la fourniture de l’information agricole aux agriculteurs, en recourant surtout aux nouvelles méthodes de communication bon marché que sont les SMS et les autres outils des TIC.
 
Esoko, l’autre partenaire du projet, est une société privée basée à Accra, qui utilise les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour la diffusion de l’information sur les marchés.

Isaac Boateng, responsable de la coordination et du suivi à Esoko, affirme  qu’ils ont formé des gens – appelés agents de collecte – qui recensent les informations sur les prix sur différents marchés et rassemblent d’autres  données comme les prévisions météorologiques, les prix des engrais et les coûts de transport des exploitations vers les marchés. Ces informations sont  alors transmises par  téléphone portable à une plateforme, avant d’être certifiées et transférées aux agriculteurs  en temps réel par SMS.
                                                                                                   
 Des chercheurs reproduisent le même  projet en Ouganda.   
 
 « Nous leur fournissons des bulletins météo adaptés aux conditions et spécificités locales et quelques conseils d’agronomie comme un calendrier des cultures, afin qu’ils sachent quand cultiver chaque variété de semences pour  améliorer les rendements», explique Boateng à  SciDev.Net 
                                     
Boateng insiste sur le fait qu’en plus des SMS, un message vocal en langue locale est aussi envoyé pour aider les agriculteurs qui ne peuvent pas lire.
 
Stephen Nketia, spécialiste des sciences agroalimentaires à l’Institut de recherche alimentaire du Centre de recherche scientifique et industrielle du Ghana, estime qu’en zones rurales, la plupart des agriculteurs ont désormais un téléphone portable et peuvent accéder aux prix des produits agricoles sur divers marchés, grâce à un tel projet et augmenter leurs bénéfices.
 
Cet article est une production de  la rédaction Afrique subsaharienne de SciDev.Net.