16/02/15

Pour des innovations dans les soins de santé en Afrique

U.S Army Medical Research Unit
Crédit image: Flickr/ US Army Africa

Lecture rapide

  • Une conférence a réuni des experts sur la question en janvier 2015 en Ethiopie
  • Ils ont proposé un mécanisme pour renforcer la R&D et les capacités
  • Ils ont aussi appelé à la promotion des innovations de la recherche locale.

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[ADDIS-ABEBA] Des experts en matière de santé et des chercheurs en sciences biomédicales ont déclaré lors d’une conférence que des technologies et des innovations locales pourraient transformer la prestation des soins de santé en Afrique.

Tout en soulignant les revers existants, les cinquante spécialistes de la santé qui ont pris part à la conférence, se sont accordés pour prioriser les technologies à fort impact générées localement, afin de transformer les prestations de soins de santé en Afrique.

Au cours de la conference de trois jours qui s'est tenue en Ethiopie le mois dernier(20-22 janvier), les experts ont discute des defis et du potentiel d'utilisation des technologies pour lutter contre des maladies, dont la fièvre hémorragique de type Ebola.

La conférence était organisé par le Réseau africain pour l'innovation médicamenteuse et diagnostique (ANDI) dont le siège se trouve en Ethiopie, avec la participation d'autres partenaires à l'instar de l'UNICEF.

Elle a identifié les défis qui empêchent les innovations locales de progresser pour transformer le système de santé en Afrique.

“Il est nécessaire que quelqu'un joue le rôle d'intermédiaire entre les chercheurs et les organismes officiels pour s'assurer que l'agenda de recherche du gouvernement est en quelque sorte pris en compte par les chercheurs…”

Tshinko B. Illunga, spécialiste en santé publique.

Joseph Bonney, chercheur au Noguchi Memorial Institute for Medical Research, au Ghana et Misaki Wayengera, de l'Université de Makerere, en Ouganda, ont déclaré que les tentatives des scientifiques africains visant à éevelopper des médicaments, des vaccins et des appareils expérimentaux de diagnostic pour la fièvre Ebola et d'autres maladies, ont été entravées par le manque de financement, de laboratoires et les questions liées aux capacités.

Le vice-président du conseil d’administration d’ANDI, Tshinko B.Illunga, spécialiste en santé publique, a déclaré à SciDev.Net que malgré des recherches et des innovations prometteuses faites par des chercheurs africains, la création d'une plate-forme durable pour les innovations laisse beaucoup à désirer.

La conférence a cherché à élaborer une stratégie pour mieux tirer parti de l'expertise et des capacités institutionnelles existantes sur le continent et galvaniser les partenariats pour la recherche et le développement technologique nécessaires pour améliorer la surveillance, le diagnostic et la gestion de la fièvre Ebola et des futures maladies émergentes.

Les participants ont déclaré que le fossé existant entre le Nord et le Sud en matière de recherche était un obstacle majeur empêchant l'innovation locale de générer des produits qui apportent des solutions aux problèmes de santé de l'Afrique.

"Les chercheurs trouvent des solutions technologiques… Mais ce ne sont pas les chercheurs qui commercialisent la technologie sous la forme de produit", a déclaré Tshinko B. Illunga, ajoutant qu'un tel rôle devrait être joué par les gouvernements, le secteur privé ou des partenariats public-privé.

"Il est nécessaire que quelqu'un joue le rôle d'intermédiaire entre les chercheurs et les organismes officiels pour s’assurer que l’agenda de recherche du gouvernement est en quelque sorte pris en compte par les chercheurs, qu'ils viennent des universités ou d’institutions de recherche indépendantes", a ajouté Tshinko B. Illunga.

Le manque de financement a également été cité comme un autre obstacle majeur à la recherche et à l'innovation en Afrique.

Les pécialistes de la santé ont propose la mise sur pied d'un mécanisme de financement durable en Afrique pour soutenir le développement technologique, lerenforcement des capacites, la recherche et développement sur la fièvre Ebola au niveau local.

Christian Happi, professeur de biologie moléculaire et de génomique à la Redeemer's University, au Nigeria, a déclaré que la conférence a fourni une plate-forme unique aux scientifiques africains pour établir l'agenda d’une innovation future en matière de recherche pour le diagnostic et la découverte de médicaments.

Solomon Nwaka, le directeur exécutif de l’ANDI a pour sa part estime; que les technologies de diagnostic et de surveillance des maladies émergentes, qui ont été débattues lors de la conférence ont démontré le potentiel de l'innovation en matière de santé sur le continent.
 
Cet article est une production de la rédaction Afrique sub-saharienne de SciDev.Net