08/04/15

L’Afrique attend les bénéfices du programme SKA

Madagascar Telescope SKA
Un téléscope à Madagascar. Crédit image: Rivonala Razafison

Lecture rapide

  • Le Square Kilometre Array est prévu pour être opérationnel d’ici 2030
  • Ce programme va créer de nombreux emplois et décupler le trafic internet
  • Madagascar a déjà ouvert des cycles d’études se rapportant à cette initiative.

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[ANTANANARIVO] Une délégation ministérielle malgache a séjourné en Afrique du Sud du 23 au 25 mars 2015 pour confirmer l’engagement de Madagascar vis-à-vis du projet Square Kilometre Array (SKA).

Le SKA est une initiative planétaire visant à explorer l’univers à l’aide de la très haute technologie.

Ses infrastructures forment un réseau de plus de 3 000 radiotélescopes qui seront 50 à 100 fois plus précis que ceux qui existent actuellement.

Leur surface totale couvrira 1 km², d’où le nom du projet, dont le coût est estimé à 1,5 milliard de dollars (un peu plus de 750 milliards de FCFA).

Parmi les objectifs de ce programme, les promoteurs citent le souci d’apprendre si les humains sont les seuls habitants de l’univers et s’il y a d’autres formes de civilisations à découvrir.

"Une fois entièrement opérationnelles, les infrastructures du SKA seront capables de collecter en une seule journée des données qu’un iPad mettra environ deux millions d’années à rassembler", mentionne Minoson Rakotomalala de l’Université d’Antananarivo, l’un des chercheurs malgaches impliqués dans ce projet.

L’intéressé ajoute que la sensibilité de ces infrastructures sera telle qu’elles pourront détecter la présence d’un aéroport situé à dix années-lumière de notre planète.

SciDev.Net a également appris de la même source que l’ordinateur central du SKA aura la capacité de 100 millions d’ordinateurs de bureau réunis.

Dans le même temps, une évaluation des chercheurs indique que ce projet multipliera par dix le trafic Internet mondial et fera intervenir des fibres optiques d’une longueur totale suffisante pour ceinturer deux fois le globe.

Outre ses indéniables intérêts scientifiques, l’initiative apportera des retombées positives sur la croissance des pays hôtes.

Dans un entretien avec SciDev.Net, Marie-Monique Rasoazananera, ministre de l’Enseignement supérieur de Madagascar, indique par exemple que "grâce à ce projet, notre pays deviendra sûrement un des plus célèbres au monde et attirera davantage de visiteurs internationaux".

Pour sa part, Minoson Rakotomalala met l’accent sur la création d’emplois, le développement de l’écotourisme par l’arrivée incessante des catégories spécifiques de visiteurs, le développement de l’industrie de l’information et de la ainsi que l’amplification de la coopération sud-sud par l’intensification des échanges de données.

En prévision à l’avènement du projet SKA, l’université d’Antananarivo a d’ailleurs introduit depuis 2006 dans ses programmes des cycles de licence et de master d’ingénierie en physique des signaux, en systèmes électroniques et informatiques et en astrophysique.

Parallèlement, onze boursiers malgaches ont pu préparer leurs thèses en astrophysique et en astronomie – branches inexistantes à Madagascar – à l’Université du Cap en Afrique du Sud.

Pendant ce temps, des antennes pionnières, déjà en place ou en cours de montage dans certains pays, préludent à la concrétisation du projet qui se fera en deux phases : 2013 – 2018 et 2018 – 2030.

Les premiers résultats scientifiques sont attendus vers 2020 avant la pleine opérationnalisation du projet prévue à partir de 2030.

En 2012, l’organe central du projet basé à l’Observatory Jodrell Bank de l’Université de Manchester (Angleterre) a retenu plusieurs sites pour accueillir les infrastructures.

Ils comprennent le territoire de l’Afrique du Sud, du Botswana, du Ghana, du Kenya, de Madagascar, de Maurice, du Mozambique, de Namibie et de la Zambie.

Ces nations africaines seront l’hôte des deux-tiers des instruments composés d’antennes à haute fréquence ; alors que l’Australie accueillera les antennes à basse fréquence.

Pour ce qui est de Madagascar, le chantier sur le terrain démarrera en 2018 et l’heure est maintenant à la détermination de la zone d’implantation.

Le sud malgache était initialement désigné pour abriter les installations du SKA ; mais l’insécurité grandissante dans la région et son éloignement géographique ont poussé les autorités à proposer un autre site à l’ouest d’Antananarivo.