06/08/15

Un laboratoire pour relever la production des légumes

Fruits and vegetables
Crédit image: Abbie Trayler-Smith/Panos

Lecture rapide

  • Le Vegetables Innovation Laboratory est implanté à l’université du Ghana
  • Il va fournir aux agriculteurs des solutions pour accroître les rendements
  • Ce programme de dix ans bénéficie d’un budget de 25 millions de dollars

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[ACCRA] Un nouveau laboratoire régional basé au Ghana cherche à développer l'industrie des légumes à travers la recherche, le développement et l'innovation, dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l'Ouest.
 
Le Vegetables Innovation Laboratory (VIL) compte y parvenir en mettant l’accent sur les légumes locaux.
 
Le laboratoire facilitera de nouvelles approches pour engager les parties prenantes dans la chaîne de valeur des légumes, afin de relever les défis qui se posent à l'industrie.
 
Le VIL qui est situé au Centre ouest-Africain pour l'amélioration des cultures (WACCI), basé à l'Université du Ghana, va entreprendre des recherches dans les domaines de la génétique, de la production végétale et du traitement, entre autres.
 
Il mettra également l’accent sur les chaînes de valeur, la recherche socio-économique et les systèmes de gestion des connaissances.

“La création de variétés de légumes et la mise en œuvre de pratiques de production agricole résilientes au changement climatique, ainsi qu’aux souches d'agents pathogènes et aux insectes, sera au cœur des préoccupations des scientifiques travaillant dans le laboratoire.”

Vivienne Anthony, Fondation Syngenta pour une agriculture durable

Le VIL a été lancé le 26 juin dernier au WACCI, au Ghana.
 
Le projet, d’une durée de dix ans, dispose d’un budget de 25 millions de dollars et est financé par l'Alliance pour la R&D en agriculture pour la sécurité alimentaire, représentée par des institutions telles que la Fondation Syngenta pour une agriculture durable, le Fonds Crawford et le Centre australien de recherche sur la sécurité alimentaire internationale.
 
Selon le WACCI, les initiatives en matière de sécurité alimentaire en Afrique sub-saharienne se sont principalement concentrées sur la production d’un plus grand nombre de cultures vivrières de base, négligeant les légumes riches en nutriments.

L’organisation ajoute que la production locale de légumes est confrontée à des difficultés telles que le manque de variétés améliorées et la concurrence des légumes importés.
 
Eric Yirenkyi Danquah, directeur du WACCI, explique que le laboratoire mettra en place un cadre pour accélérer le développement de l'industrie des légumes et de la tomate au Ghana et dans la sous-région ouest-africaine.
 
Le laboratoire est ouvert à tous les chercheurs en sciences sociales, en sciences naturelles et physiques désireux de porter la recherche sur la tomate à un niveau supérieur, en vue de promouvoir l'innovation dans l'industrie.
 
"Un consortium qui comprend des représentants du ministère des Finances, du ministère de l'Alimentation et de l'Agriculture, de l'Université du Ghana, du programme national de l'élevage au Crops Research Institute et du secteur privé a été formé", explique Yirenqyi Danquah.
 
"Grâce à des partenariats stratégiques et à de solides collaborations, des propositions qui facilitent la recherche de pointe pour le développement de nouvelles tomates pour les marchés du frais et l'industrie de transformation seront développées pour stimuler l'industrie de la tomate."

Le directeur du WACCI explique que le laboratoire fournira aux agriculteurs des technologies pour accroître les rendements.  

Vivienne Anthony, conseillère scientifique principale à la Fondation Syngenta pour une agriculture durable, en Suisse, explique pour sa part que dans les pays africains, les systèmes nationaux de recherche agricole, ainsi que les donateurs, accordent peu d’importance aux légumes.
 
La productivité agricole y est par conséquent très faible par rapport à celle d'autres pays émergents d’Asie.
 
"Donc, la création de variétés de légumes et la mise en œuvre de pratiques de production agricole résilientes au changement climatique... ainsi qu’aux souches d'agents pathogènes et aux insectes sera au cœur des préoccupations des scientifiques travaillant dans le laboratoire”, explique-t-elle.
 
Walter Alhassan, ancien directeur général du Conseil du Ghana pour la recherche scientifique et industrielle, fait l'éloge du nouveau laboratoire, affirmant qu'il procurera la base de données nécessaire pour la planification, le diagnostic et pour relever les défis dans le secteur des légumes.
 
Actuellement, il n'y a aucune institution au Ghana pour relever de manière holistique les défis dans le secteur des légumes et forger des partenariats public-privé pour la production de tomate améliorée, explique Walter Alhassan à SciDev.Net.