30/03/11

La plupart des pays africains ‘n’investissent toujours pas assez dans l’agriculture’

Le financement international consacré à la recherche agricole en Afrique a considérablement augmenté depuis 2005 Crédit image: CIMMYT

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[YAOUNDE] Seuls huit des 53 pays africains ont respecté les engagements pris par leurs dirigeants africains d’accroître leurs investissements dans l’agriculture à dix pour cent de leurs budgets nationaux. C’est ce qui a été déclaré lors de la 7è réunion de la Plateforme de Partenariat du Programme détaillé pour le Développement de l’Agriculture africaine (PDDAA), la semaine dernière (23-25 ​​mars).

Pourtant, les dons internationaux annuels consacrés au renforcement de la capacité de recherche agricole en Afrique sont passés de US$ 25 millions par an à US$ 120 millions au cours de la période 2005-2010.

En 2003, les dirigeants africains se sont engagés par la Déclaration de l’Union africaine de Maputo sur l’Agriculture et la Sécurité alimentaire à consacrer dix pour cent de leurs budgets nationaux au développement agricole. Or, neuf ans plus tard, seulement huit pays ont tenu leurs promesses, selon Monty Jones, le directeur exécutif du Forum pour la Recherche agricole en Afrique (FARA).

Certains pays – dont le Burkina Faso, l’Ethiopie et le Rwanda – investissent toutefois plus que ce pourcentage, se félicite Jones.

En 2005, l’Afrique a reçu US$ 25 millions de financements internationaux pour la recherche agricole. Ce montant est passé à US$ 120 millions l’an dernier — une somme qui augmentera encore pour atteindre US$ 125 millions cette année, a confirmé Jones. C’est le montant convenu lors d’une réunion tenue avec les partenaires au développement en Suisse au tout début de cette année (31 janvier- 4 février).

Jones note que depuis la mise en œuvre en 2006 du Cadre du FARA pour la productivité agricole en Afrique, on assiste à une "augmentation régulière" du financement.

De nombreux participants à la réunion de la semaine dernière, dont des experts agricoles et des chercheurs, ont affirmé que le fait que de nombreux pays africains n’ont pas augmenté le financement au profit de la recherche agricole nuit aux objectifs du continent de stimuler le développement économique.

Pour Sunday Uheine, un expert agricole nigérian et ancien ministre du commerce et de l’industrie, la mauvaise gouvernance et le mauvais leadership "privent le continent des avantages espérés qu’il pourrait tirer de la recherche".

"Il nous faut développer un sentiment d’urgence pour traduire le peu de recherches effectuées en réalités concrètes, de manière à atteindre l’autosuffisance alimentaire".

Pour Udensi E. Udensi, chercheur et consultant auprès de l’Institut international d’Agriculture tropicale au Nigéria, "afin de favoriser la diffusion des résultats de recherche, nous devons collaborer avec le secteur privé et les bénéficiaires ultimes qui sont essentiels pour la réussite de toute recherche. Nous devons également aborder les questions de la mauvaise qualité de la communication, de l’éducation et des infrastructures, et faire preuve de plus transparence".

Etabli en 2003 par le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, le PDDAA a pour objectif d’atteindre la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté, avec un travail fondé sur quatre ‘piliers’, dont l’un est axé sur l’amélioration des centres de recherche agricole.

A ce jour, 24 pays ainsi que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont signé la ‘convention’ de PDDAA — un plan pour l’accélération de la croissance agricole. Parmi ces pays, 18 ont élaboré des plans d’investissement et produit des programmes d’investissements à long terme.

Jones a salué l’engagement des pays envers cette initiative en ces termes : "Il y a juste dix-huit mois, un seul pays –- à savoir, le Rwanda — avait signé sa convention".