17/11/09

L’Afrique doit agir et s’attaquer à la crise de l’eau

Il faut approfondir la recherche sur les eaux Crédit image: USAID

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[JOHANNESBURG] Selon un rapport, les ressources africaines en eau douce sont sérieusement menacées par les changements climatiques, d’où l’urgente nécessité d’adopter des mesures d’adaptation.

Le rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) intitulé : ‘Menaces sur les Ressources en Eau douce, Evaluation de la vulnérabilité des Ressources en Eau douce à l’Evolution de l’Environnement, Afrique’ a été publié la semaine dernière, au cours de la deuxième Semaine africaine de l’Eau (du 9 au 13 novembre).

Ce rapport appelle à l’élaboration, de toute urgence, de mesures d’adaptation pour combler les lacunes scientifiques et techniques, améliorer la mauvaise gouvernance et les structures de gestion, diminuer la pollution des ressources en eau, et atténuer les effets de l’industrialisation et de l’urbanisation.

Des groupes de chercheurs venus de toute l’Afrique et de l’Ouest de l’Océan indien se sont penchés sur diverses questions de vulnérabilité concernant leurs régions respectives, en rassemblant des données sur les cours d’eau, les lacs et les eaux souterraines.

‘Cette évaluation montre clairement que les ressources africaines en eau sont déjà gravement menacées, et l’on s’attend à ce que cette situation s’aggrave à l’avenir’, affirme le rapport. Ainsi, le rapport cite le bassin du fleuve Sanaga au Cameroun, où les besoins en eau pour la production d’hydroélectricité sont en concurrence avec l’irrigation. Ce bassin a déjà connu une grave sécheresse.

Henry Ndede, expert en évaluation de l’impact environnemental au PNUE, a déclaré au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) que l’Afrique doit se pencher sur le problème de son déficit en eau en cherchant à acquérir des outils scientifiques de prévision et d’évaluation des réserves d’eau.

‘Ainsi, les innovations scientifiques sont nécessaires pour prévoir les évolutions du climat et tenir compte des gradients d’occupation des sols dans la construction des barrages de retenue des eaux de pluie pour les besoins d’irrigation,’ affirme-t-il.  

Pour Ndede, ce rapport est un appel à la prise de conscience en direction des gouvernements africains. Ces derniers doivent ouvrir la voie et aider les centres urbains à faire face à la hausse attendue de la population, à mesure que les zones rurales deviennent inhabitables à cause des événements qui accompagnent les changements climatiques comme les inondations ou les sécheresses.

Alfred Opere, l’un des auteurs du rapport et maître de conférences à l’Université de Nairobi au Kenya, a noté qu’une sécheresse a récemment causé une perte considérable de bétail, une insécurité alimentaire et une baisse du niveau des eaux des lacs. 

Il ajoute que certaines régions de l’Afrique connaîtront des sécheresses prolongées d’ici 2025, entraînant une rareté de l’eau pour la consommation domestique et l’agriculture, tandis que d’autres régions feront face à des inondations.

‘Si des mesures d’adaptation judicieuses ne sont pas prises, nous ferons face à une grave insécurité alimentaire, à des problèmes de dégradation des sols due à la recherche constante de moyens de subsistance insaisissables, au sous-développement étant donné que l’eau touche à chaque aspect du développement, ainsi qu’à une hausse subite du poids des maladies’, a-t-il relevé.

‘Les gouvernements africains doivent réfléchir sérieusement à la création de centres d’excellence dédiés à la recherche sur les changements climatiques. Il faut agir tout de suite puisque nous ne connaissons pas encore les pires scénarios des changements climatiques’.

Lire le rapport complet [10MB]