06/09/11

Un test capable de diagnostiquer le VIH ‘en quelques minutes’

Les chercheurs ont testé les diagnostics au Rwanda Crédit image: Curtis Chin/Columbia University

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[KIGALI] Les chercheurs ayant conçu une puce facile dʹutilisation ont avancé quʹelle pourrait changer les règles dans le domaine des diagnostics à bas coût dans les régions reculées.

Les tests de la ʹmChipʹ (ʹmPuceʹ) sur des échantillons de sang collectés au Rwanda ont montré quʹelle était capable de diagnostiquer le VIH/sida et de détecter 100 pour cent des cas en 15 minutes seulement, avec la même précision que les tests standards de laboratoire qui requièrent parfois plusieurs semaines avant de donner un résultat.

La puce a plus ou moins la même dimension quʹun timbre de poste et elle peut être produite en masse à bon marché. Selon les chercheurs, la même technologie pourrait être utilisée pour diagnostiquer dʹautres maladies telles que le paludisme et lʹhépatite.

Elle réunit au sein dʹun même appareil portatif la microfluidique, un domaine interdisciplinaire de la science qui manipule les petites quantités de fluides, et la nanotechnologie. Cette puce consiste pour lʹessentiel à réaliser un test ELISA (méthode immuno-enzymatique) miniature, un test de diagnostic standard de laboratoire sʹappuyant sur la détection de molécules.

Elle a besoin dʹune goutte de sang, qui est traitée avec des réactifs ayant préalablement été intégrés dans la puce et donnant un résultat visuel qui peut être lu directement en utilisant un appareil de la taille dʹun téléphone portable.

Chaque test coûterait environ un dollar américain (0,75 euro) et le prix de lʹappareil complet sʹélèverait à 100 dollars américains (75 euros).

Lambert Mwambaragwe, chercheur dans le domaine de la santé dans le projet Ubuzima, au Rwanda, et coauteur de lʹétude, a déclaré à SciDev.Net que "Le fait que le diagnostic ne soit pas réalisé suffisamment tôt chez les personnes vivant avec le VIH/sida a toujours été décrit comme une entrave majeure pour accéder à des traitements peu coûteux dans les pays en développement".

"La diminution du prix des diagnostics médicaux pour les rendre financièrement abordables réduira les risques élevés dʹexposition aux maladies infectieuses que connaissent les groupes vulnérables ", a-t-il ajouté.

Dʹaprès cette étude, cette puce a été conçue spécialement pour être utilisée dans les régions isolées des pays en développement.

"Les appareils sont portatifs, simples et assez solides pour que le personnel de santé des communautés puissent les utiliser dans des lieux éloignés des dispensaires et des hôpitaux", a déclaré George Whitesides, Professeur à lʹUniversité dʹHarvard, aux États-Unis.

Selon Jean Bosco Kayiranga, médecin au Rwanda, pour que lʹappareil fonctionne sur le terrain, les pays auront besoin dʹun grand nombre de praticiens quʹil faudra former à lʹutilisation de cette technologie.

David Bell, directeur du programme pour diagnostiquer le paludisme à la Foundation for Innovation Diagnostics, a déclaré à SciDev.Net que "Pour réaliser ce nouveau test, il faut du sang et plusieurs réactifs qui sont aspirés dans un tube où ils seront séparés par des bulles dʹair, ce qui est intrinsèquement plus compliqué [que dans certains tests rapides qui existent actuellement pour dépister le VIH]. Lʹintérêt quʹil peut présenter dans le [cadre] de la communauté dépendra de la possibilité de rendre cette méthode extrêmement simple à appliquer, ce qui nécessitera probablement une certaine automatisation".

Selon D. Bell, "ce test pourrait être adapté au niveau dʹune circonscription ou dʹun hôpital". "Et ce serait un grand pas en avant".

Les résultats ont été publiés dans Nature Medicine (31 juillet).
 

Lien vers lʹarticle complet dans Nature Medicine (en anglais)