18/11/08

Recherche médicale : les promesses non tenues des principaux pays africains

Des patients attendant dans un service de consultations ophtalmologiques au Nigeria - pays qui a progressé moins rapidement espéré sur le plan de la recherche en santé Crédit image: Flickr/MikeBlyth

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[BAMAKO] Selon certains observateurs, un grand nombre de pays en développement ont fourni ‘très peu d’efforts’ pour investir dans la recherche en santé – et ce malgré des engagements pris il y a quatre ans lors d’une réunion mondiale des ministres de la santé et de la science à Mexico.

D’autres Etats, au contraire – dont la Tanzanie, la Rwanda et le Mali – ont réalisé des progrès remarquables en investissant dans leur recherche en santé.

Par ailleurs, pour certains intervenants réunis à Bamako, au Mali, le 16 novembre, lors du Forum ministériel mondial sur la Recherche pour la Santé, dans de nombreux pays, les données statistiques de base seraient inexistantes, les connaissances techniques insuffisantes et l’écart entre ceux qui produisent l’information et les décideurs qui en ont besoin bien trop important.

Timothy Evans, directeur général adjoint de l’OMS a affirmé : ‘En ce qui concerne le Nigeria – comme pour bien d’autres pays – nous ne savons pas combien de personnes y meurent et nous ignorons pas les causes de ces décès’.

Carel Ijsselmuiden, directeur du Conseil de la Recherche médicale au service du Développement (COHRED), une organisation à but non-lucratif basée en Suisse, a également cité le Nigeria comme étant de ceux qui avaient accompli ‘très peu’ de progrès depuis la réunion de 2004. Phillip Agomo, l’actuel directeur général de l’Institut de Recherches médicales du Nigeria (NIMR), a reconnu que le Nigeria a progressé bien plus lentement qu’espéré dans le domaine de la recherche en santé.

Pour Agomo, ‘il est difficile de faire la recherche au Nigeria’ à cause de la mauvaise qualité des infrastructures, de la pénurie de connaissances techniques, et du ‘manque de coopération chez ceux qui interviennent dans la recherche’. Il a appelé au recrutement de ‘personnes déterminées, capables d’apprendre et de concevoir des méthodes de recherche qui peuvent fonctionner’.

Pat Naidoo du Centre de Recherches pour le Développement international du Canada (CRDI), qui finance actuellement des projets de recherche dans les Etats nigérians de Cross River et de Bauchi a déclaré :  ‘combler le fossé en matière de connaissances, et traduire les connaissances de sorte que les décideurs politiques puissent les comprendre – autant de défis restants à relever. Nous savons grâce à nos projets au Nigeria que le pays n’est pas encore parvenu à ce stade-là’. Le Mali, en revanche, pays hôte de la conférence, s’est vu félicité d’être ‘sur la bonne voie’.

La politique malienne de soins de santé équitables est un ‘indicateur de bonne gouvernance’, selon Luis Sambo, ancien vice-ministre angolais de la santé et actuel directeur pour la région Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les gouvernements rwandais et tanzanien ont également été félicités pour leurs investissements dans la recherche en santé. Ils ont, en même temps que l’Ouganda, développé des méthodes systématiques de collecte du genre d’information susceptible de leur permettrait d’identifier leurs propres priorités en matière de recherche, a déclaré Naidoo.

Mais les problèmes de l’Ouganda ont également été soulignés. Le pays n’a toujours pas dressé de liste des priorités dans le domaine de la recherche en santé, a affirmé Ijsselmuiden, qui est également membre de l’Initiative sud-africaine de Formation en Ethique de Recherche (SARETI). Il a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il n’y a en Ouganda ni politique formelle de recherche en santé ni directeur chargé de la recherche auprès du ministère de la santé.

Dans le même temps, de nombreux pays en développement se sont plaints que ceux sont les organismes bailleurs de fonds qui fixent les priorités de santé dans le monde en développement.