18/06/09

Mise à jour sur la grippe porcine et la science: 18 juin 2009

Des médicaments génériques peu onéreux et largement disponibles pourraient sauver des millions de vies dans les pays en développement sans accès aux antiviraux Crédit image: Flickr/Marcio Eugenio

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Un éminent expert en vaccins a suggéré que l’étude de l’hôte (l’être humain) plutôt quedu virus pour essayer de s’attaquer à la pandémie de la grippe porcine, dite  A(H1N1), pourrait aboutir à de nouvelles approches concernant l’accès aux traitements.

Dans un article publié la semaine dernière dans le journal Influenza and other Respiratory Diseases, David Fedson affirme que des médicaments génériques peu onéreux, largement disponibles qui améliorent la réponse immunitaire des personnes pourraient sauver des millions de vies dans les pays en développement n’ayant accès ni à un vaccin ni à des antiviraux.

Fedson suggère qu’on devrait faire davantage de recherche sur les statines, les fibrates et les glitazones — autant d’agents utilisés normalement par les médecins pout le traitement du diabète et l’hypercholestérolémie – pour voir s’ils pourraient contribuer à la lutte contre la pandémie de la grippe.

Si les chercheurs sur la grippe sont conscients de cette hypothèse, très peu de ressources ont été investis dans ce sens, affirme-t-il.

Il a déclaré au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) : "si ces médicaments pouvaient s’avérer efficaces dans le traitement de la grippe sévère, ils pourraient être mis à la disposition des personnes dans tous les pays en développement dès le premier jour d’une pandémie. Les études ne coûteraient pas très cher, et les plus importantes pourraient être bouclées dans les six mois".

Margaret Chan, la Directrice générale de l’OMS, poursuit les négociations avec les firmes pharmaceutiques pour que des antiviraux et des vaccins soient mis à la disposition du monde en développement. GlaxoSmithKline a déjà promis 50 millions de doses de vaccin et Sanofi-Pasteur annoncé un don de 100 millions de doses de vaccin hier (17 juin). Des firmes plus modestes ont, pour leur part, promis un pourcentage de leur production. 

Mais le Financial Times a indiqué hier que le géant pharmaceutique Suisse Novartis a affirmé qu’il ne ferait pas un don de vaccins contre la grippe porcine au monde en développement. Le quotidien juge cette décision "une rebuffade pour Chan" qui espérait "de la solidarité" dans la lutte contre la pandémie. 

Daniel Vasella, Direteur général de Novartis, a déclaré au Financial Times: "si vous voulez créer une production durable, vous devez mettre en place des motivations financières".

Dans un éditorial suivant l’annonce faite par Novartis, le Financial Times a relevé que 85 pour cent du fardeau des maladies chroniques sont supportés par les pays à revenus faibles ou intermédiaires – semblant indiquer qu’on assisterait à de nombreux décès dus à la grippe A(H1N1) dans ces pays.

Le quotidien a demandé aux pays riches de se tenir prêts "non seulement à payer pour les médicaments des autres," mais aussi, si l’OMS l’estime nécessaire, "de céder une partie de leurs propres stocks de vaccins".

Les contours de l’ampleur et des effets de la grippe porcine ont été soulignés sur une série de cartes cette semaine par Maplecroft, une compagnie spécialisée dans la gestion des risques. Science Daily a annoncé que l’Index des Risques liés à la Pandémie de la Grippe comporte trois catégories de risques : le risque d’émergence, le risque de propagation et la capacité d’enraiement.

Pour de nombreux pays de l’Afrique sub-saharienne, la capacité a enrayer est "extrême" – et donc mauvaise – tout comme le risque de propagation. Les capacités d’enrayer le virus en Algérie, en Chine, en Egypte et en Afrique du Sud sont classées comme "moyens".