12/06/09

Mise à jour sur la grippe porcine et la science : 12 juin 2009

Le nouveau test diagnostic est fondé sur une technique de laboratoire appelée PCR Crédit image: Wikipedia/Madprime

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L’OMS a déclaré que la propagation du virus de la grippe porcine dans le monde, grippe A(H1N1), a atteint le niveau pandémique. Hier (11 juin), la Directrice générale Margaret Chan a confirmé que son organisation a élevé le niveau d’alerte sur le virus au niveau six.

"La propagation du virus dans plusieurs pays ne peut plus être imputée à des chaînes de transmission d’homme à homme clairement définies,"  a annoncé Mme Chan. "La poursuite de la propagation est jugée inévitable."  

C’est la première fois en 41 ans qu’un virus atteint des niveaux pandémiques.

Sur une note plus positive, des chercheurs ont adapté une méthode de laboratoire répandue et relativement simple pour détecter à la fois les virus de la grippe saisonnière et de la grippe A(H1N1). Le test pourrait aider les pays en développement à détecter rapidement et facilement le virus.

Xavier de Lamballerie, un des co-auteurs, a déclaré au Réseau Sciences et Développement (SciDev.Net) que ce test très sensible est aussi robuste et peu onéreux.

"C’est un pas décisif pour nos partenaires dans les pays en développement : ce test sera bientôt utilisé au Gabon, en Bolivie, au Mali, au Laos, [dans les pays de] l’Océan indien où nous avons des collaborateurs".

"Les premières réactions que nous avons reçues de nos collègues dans ces pays sont très positives et enthousiastes. Le test sera utile dans le diagnostic clinique et l’épidémiologie, et permettra de prendre en compte, dans les études comparatives, des résultats provenant de différentes régions", déclare Lamballerie.

Par ailleurs, BBC Online a annoncé que l’organisation non gouvernementale américaine Pew Charitable Trust, a financé une étude publiée l’an dernier mettant en garde contre une possible transmission des virus par les animaux.

Cette étude concluait que "le cycle continue du virus et d’autres agents zoopathogènes au sein de grands troupeaux augmente les risques de l’avènement de nouveaux virus par mutation…ce qui pourrait se solder par une transmission plus efficace d’homme à homme."

Dans le même temps, des scientifiques annoncent cette semaine (11 juin) dans le magazine Nature que le virus grippe A(H1N1) est né de plusieurs virus qui circulent chez les porcs [1.08MB]. Grâce à l’analyse évolutionniste, ils ont pu établir que la première transmission du porc à l’homme s’est produite "plusieurs mois" avant l’éclatement de l’épidémie.

"Nos résultats soulignent la nécessité d’instituer la surveillance systématique de la grippe chez les porcs et prouvent que le mélange de nouveaux éléments génétiques chez le porc peut donner lieu à l’avènement de virus ayant le potentiel de causer une pandémie chez l’homme" écrivent-t-ils..

Nature annonce également que le plus grand défi auquel la communauté scientifique internationale fait face reste à venir puisque les pays en développement de l’hémisphère Sud entrent bientôt dans leur saison de grippe.

"En général, les pays en développement ne sont pas préparés," estime Hitoshi Oshitani, virologue à l’Ecole supérieure de Médecine de l’Université Tohuku à Sendai au Japon.

Selon cet article, la Banque mondiale a débloqué un montant considérable pour la préparation de ces régions à l’épidémie. Beaucoup de gens dans les pays pauvres souffrent du VIH/sida et de la malnutrition, ce qui aggrave leur vulnérabilité au virus de la grippe A(H1N1).

"En outre, ils risquent d’être oubliés dans le course mondiale pour l’approvisionnement en vaccins déjà lancée, certains pays comme les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne s’empressant pour passer des contrats de livraison", précise l’article.

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