26/01/15

Méningite: L’OMS autorise un vaccin pour les nourrissons

A crying baby receives a vaccination
Un bébé lors d'une séance de vaccination Crédit image: Giacomo Pirozzi / Panos

Lecture rapide

  • La méningite de type A menace les personnes vivant dans 26 pays d'Afrique sub-saharienne
  • Le MenAfriVac, qui est déjà utilisé chez les jeunes adultes, a maintenant été approuvé pour une utilisation chez les nourrissons
  • Un expert s'en félicite, mais recommande le renforcement des systèmes de surveillance.

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Les pays africains pourraient bénéficier de programmes de vaccination de routine, après que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) eut approuvé un nouveau vaccin sûr et efficace contre la méningite A chez les enfants de moins d'un an.

Selon le Meningitis Vaccine Project (MVP, Projet Vaccins Méningite, un partenariat entre l'OMS et l'ONG PATH), MenAfriVac, le nouveau vaccin approuvé le 9 janvier dernier pour une utilisation chez les nourrissons, est utilisé depuis 2010 dans les programmes de vaccination de masse des enfants et des jeunes adultes âgés d'un à 29 ans.

    Faits et chiffres

  • Les épidémies de méningite en Afrique sont le plus répandes dans la ceinture méningitique, qui s'étend à travers l'Afrique sub-saharienne.
  • Environ 450 millions de personnes sont exposées à la maladie.
  • Le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Tchad, le Soudan et l'Éthiopie sont considérés comme des pays hyper-endémiques, ce qui signifie que les populations de ces pays sont les plus à risque de développer une méningite.
  • Le nouveau vaccin MenAfriVac® sera introduit dans un premier temps prioritairement introduits dans ces pays.
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  • L'OMS précise que MenAfriVac est déjà présent dans 15 des 26 pays de la ceinture africaine de la méningite – Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Côte d'Ivoire, Éthiopie, Gambie, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Togo – avec plus de 215 millions de personnes vaccinées.

  • "Les campagnes de vaccination de masse avec le MenAfriVac depuis 2010 ont été très efficaces dans la réduction du nombre de cas de méningite A, mais des épidémies se déclareront de nouveau lorsque le nombre croissant de nouveau-nés non protégés dépassera la population totale", explique Kathy Neuzil, directrice de l'accès et aux vaccins et de l'approvisionnement à l'ONG PATH, une organisation mondiale spécialisée dans la santé et dont le siège se trouve aux États-Unis.

    Kathy Neuzil ajoute que la méningite à méningocoques – une infection bactérienne de la fine membrane qui entoure le cerveau et la moelle épinière – est commune dans 26 pays d'Afrique sub-saharienne, tuant et invalidant les jeunes.

    Elle explique que de nombreux agents pathogènes peuvent causer la méningite, mais l'infection résultant de groupe A, qui existe principalement en Afrique sub-saharienne, est l'une des plus fréquentes et des plus graves. 

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  • "La maladie peut tuer un enfant en quelques heures. Avant 2010, les épidémies devenaient de plus en plus fréquentes et répandues dans toute l'Afrique", explique encore Kathy Neuzil, dans une interview à SciDev.Net. "Les épidémies peuvent également neutraliser les systèmes de santé déjà fragiles."

    Cette phase, selon Kathy Neuzil, aidera à initier une immunité à l'échelle de la population et à mettre en place des systèmes de contrôle à long terme qui devraient profiter à tous ceux qui vivent dans la ceinture méningitique.


    Kathy Neuzil explique aussi qu'elle devrait permettre de réduire le lourd fardeau des problèmes de santé publique dans les pays africains, en brisant le cycle des épidémies de méningite et ses conséquences sur les individus, les familles et les systèmes de santé des pays de la ceinture méningitique.

    Le vaccin, qui coûte environ 50 centimes de dollars américains (environ 250 Francs CFA) par dose, pourrait aider d'autres pays en développement à combattre la méningite A, selon Kathy Neuzil.

    Marie-Pierre Préziosi, directrice de Meningitis Vaccine Project, affirme pour sa part que l'OMS espère obtenir un engagement politique ferme et soutenu des gouvernements africains à travers un plaidoyer continu et de haut niveau, fondé sur des données probantes, en collaboration avec ses partenaires.
     
    Collins Ouma, l'une des responsables du Centre Africain de Recherche en santé de la population, une organisation basée au Kenya,  explique que la vaccination de routine permettra d'éviter une maladie qui sévit dans la région depuis un siècle et de protéger la vie des familles et des communautés africaines pour les années à venir.

    "Il s'agit d'une importante décision, vu que la méningite [causée par méningocoque A] menace actuellement 450 millions de personnes, principalement des enfants et des jeunes adultes, dans 26 pays de la ceinture méningitique sub-saharienne et tue des milliers de personnes, avec des épidémies de grande ampleur."

    Collins Ouma estime par ailleurs qu'un système intégré de surveillance des maladies et des vaccins est nécessaire pour faciliter son utilisation.

    Elle note toutefois qu'un défi possible dans la mise en œuvre de l'initiative est l'incertitude sur le point de savoir si l'élimination de la méningite causée par le méningocoque de type A sera suivie par une recrudescence des cas de méningite résultant d'autres bactéries.

Références