19/11/08

Les chercheurs ‘ont trop d’influence’ sur la recherche en santé

Les chercheurs ne sont pas toujours les mieux placés pour savoir quels sont les projets de recherche les mieux adaptés aux besoins du pays Crédit image: USDA

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[BAMAKO] D'après un intervenant à la Conférence Ministérielle mondiale sur la Recherche pour la Santé, les  décisions délicates sur les priorités en matière de recherche ne devraient pas pas être laissées entre les mains des seuls universitaires.

Au contraire, Irene Akua Agyepong, la directrice régionale des services de santé du Ghana, a déclaré lors de la conférence de Bamako, au Mali, que la responsabilité de l'élaboration des programmes devrait échoir aux décideurs politiques, aux communautés bénéficiaires et aux personnes chargées de la mise en oeuvre des politiques – un groupe souvent négligé.

S'exprimant lors de la session consacrée à la politique sanitaire et aux systèmes de recherche (tenue le 17 novembre 2008), elle a ajouté que les chercheurs n'étaient pas toujours les mieux placés pour déterminer quels sujets de recherche étaient les plus adaptés aux besoins du pays.

Elle a poursuivi en déclarant que le rôle des chercheurs devait se limiter à la définition de la méthodologie de la recherche, qui relève de leur domaine de compétence.

Elle a précisé que les laissés pour compte dans l'élaboration de la politique en matière de recherche pour la santé sont ceux qui sont chargés de sa mise en oeuvre. Elle a ajouté que ce groupe, important mais négligé, "modifiait" souvent les politiques au moment de leur mise en œuvre simplement parce qu'elles ne sont pas adaptées aux réalités.

Elle a affirmé que ce fonctionnement de "bureaucratie de rue" pouvait être limite grâce à la prise en compte de leurs idées dès le début du processus.

Un certain nombre de chercheurs ont soutenu le point de vue d'Agyepong. Ainsi, Sourou Gbangbade, chercheur dans le domaine de la santé maternelle à l'ISPHA (Amélioration des Performances des Systèmes de Santé en Afrique) (ISPHA), au Benin, a déclaré que " les universitaires ont toujours la tête dans les nuages, tandis que les hommes politiques au pouvoir sont ceux qui subissent la pression sociale".

Si les décideurs politiques fixent les priorités, ils seront obligés d'utiliser les résultats des projets de recherche, a-t-il ajouté.

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