05/09/07

Le virus de Marburg serait abrité par les roussettes

An Egyptian fruit bat Crédit image: Wikimedia/Arpington

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Une espèce de roussette serait l’animal hôte d’un virus qui cause la fièvre hémorragique chez les êtres humains, selon une étude menée par une équipe de chercheurs français, gabonais et américains.

Cette étude, qui a été publiée dans PLoS ONE le mois dernier (22 août), s’appuie sur des travaux de terrain menés au Gabon et en République Démocratique du Congo entre 2005 et 2006. Les chercheurs ont tendu des pièges pour capturer les animaux hôtes des virus de l’Ebola et de Marburg, deux virus intimement liés qui provoquent une hémorragie incontrôlable.

L’infection au virus de Marburg est rare mais hautement contagieuse. Il n’existe aucun traitement et le virus tue 85 pour cent des personnes infectées. Bien que ce virus ait été identifié il y a quatre décennies, son animal hôte n’a jamais été identifié.

Des chercheurs ont capturé plus de 1 100 roussettes, de dix espèces différentes.

Éric Leroy, chef de projet et chercheur au Centre international de Recherches médicales de Franceville, au Gabon, a indiqué que la roussette égyptienne serait le seul réservoir naturel du Marburg, si l’on se fie à l’analyse des anticorps et au matériel génétique du virus.

Dans un communiqué de presse, l’un des partenaires français de cette étude, l’Institut de Recherche pour le Développement, a signalé que les premières victimes d’une épidémie en Angola en 2004 furent des enfants qui avaient ramassé des fruits tombés d’arbres abritant des roussettes.

Une autre éclosion est survenue entre 1998 et 2000 chez des mineurs d’or en République Démocratique du Congo qui côtoyaient des roussettes dans la mine.

Le communiqué indique que ces résultats devraient permettre d’identifier les régions les plus vulnérables au virus de Marburg et relève que "l’Afrique de l’Ouest est une importante région de migration" pour la roussette égyptienne.

Bob Swanepoel, un chercheur sud-africain de l’Institut national des maladies transmissibles, appelle néanmoins à la prudence. "Bien qu’il existe de solides preuves que les roussettes sont impliquées dans la maladie, il serait prématuré d’affirmer que les roussettes [en sont les réservoirs humains]," a-t-il déclaré.

Swanepoel a relevé que les épidémies semblent être saisonnières en République Démocratique du Congo. "Les chauves-souris insectivores pourraient abriter le virus qu’elles transmettent aux roussettes, et le caractère saisonnier des épidémies serait attribuable aux cycles de reproduction des chauves-souris, des parasites ou aux modifications de l’alimentation des insectes," a-t-il ajouté.

Selon Swanepoel, le besoin le plus urgent est de trouver une méthode pour identifier le virus de Marburg vivant – et non seulement des fragments génétiques et des anticorps – chez l’animal hôte.

Lien vers l’article complet dans PLoS ONE

Références

Référence : PLoS ONE 2 e764 (2007) doi 10.1371/journal.pone.0000764