05/10/11

Le Kenya rattrape son retard dans la recherche sur les maladies émergentes

Le laboratoire se focalisera sur les maladies à vecteur Crédit image: Flickr/US Army Africa

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[NAIROBI] Un laboratoire de recherche et de surveillance des maladies infectieuses émergentes (MIE), telles que la fièvre jaune et la dengue, vient d'ouvrir ses portes en Afrique de l'Est pour tenter de lutter contre les menaces croissantes de maladies à vecteur dans cette région.

Le Martin Lüscher Laboratory for Emerging Infectious Diseases (Laboratoire Martin Lüscher pour les maladies infectieuses émergentes) a ouvert le mois dernier (16 septembre), avec le soutien des gouvernements allemand et suisse, au sein de l'International Centre of Insect Physiology and Ecology (ICIPE) au Kenya, dans le but d'accroître la capacité à réagir dès l’apparition de nouvelles maladies.

"Ce laboratoire améliorera la détection des risques, la réactivité ainsi que la capacité à mener des recherches concernant les agents pathogènes des principaux arbovirus [transmis par des arthropodes tels que les insectes] au Kenya et dans la région qui l'entoure", a déclaré Rosemary Sang, chercheuse à l'ICIPE. "Ce sera également un lieu de formation pour les étudiants qui préparent un master ou un doctorat dans le cadre des programmes de renforcement des capacités que le Centre propose".

Selon elle, l'ICIPE s'est principalement concentré sur les parasitoses humaines telles que le paludisme, la leishmaniose et la trypanosomiase (la maladie du sommeil), qui sont toutes des maladies à vecteur ; il est actuellement bien placé pour couvrir d'autres maladies véhiculées par les insectes tels que les moustiques et les tiques.

"Il est désormais clair que les MIE transmises par des vecteurs sont réapparues avec force dans la région, et l'ICIPE tentera de répondre aux questions épidémiologiques qui portent sur les moteurs de ces maladies. Nous ne voulons pas être en retard dans ce domaine", a déclaré R. Sang.

Elle a ajouté que les MIE à vecteur représentaient un lourd fardeau en Afrique ; celles-ci incluent la fièvre jaune, la dengue, la fièvre de la vallée du rift (RVF), le virus o'nyong-nyong, la fièvre hémorragique de Congo-Crimée et le chikungunya.

D'après R.Sang, la RVF a fait plus de 300 victimes en Afrique de l'Est entre 2006 et 2007, et l'épidémie de chikungunya qui a balayé la région entre 2004 et 2006 a touché 500 000 personnes et causé 155 décès. Le premier projet du nouveau laboratoire est de réaliser une étude pilote sur la RVF ; le coût de cette étude qui s’élève à 5 millions de dollars américains (environ 3,775 millions d'euros) a été financé par l'organisation philanthropique Google.org.

Selon Joyce Kerubo Onsongo, responsable du contrôle et de la prévention des maladies au bureau kenyan de l'OMS, les MIE sont une priorité sanitaire en Afrique de l'Est, comme dans les autres régions de l'Afrique, et la capacité de recherche du laboratoire est importante.

"Dans le cadre de notre stratégie Surveillance intégrée de la maladie et la riposte (SIM), le bureau régional de l'Afrique de l'OMS a identifié des maladies prioritaires susceptibles de donner lieu à une épidémie. Il s’agit notamment des fièvres hémorragiques d'Ebola, de Marburg, de Lassa, de la dengue et du chikungunya", a-t-elle déclaré.