06/05/10

La recherche clinique sud-africaine en “profond déclin”

Le financement de la recherche clinique doit être porté à 0,4 pour cent du PIB, recommande le rapport Crédit image: Flickr_USarmyafrica

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[LE CAP] La recherche clinique sud-africaine est en profond déclin après deux décennies de « désinvestissement » ayant débouché sur le vieillissement du personnel, un «sous-investissement chronique » de la part de son Conseil de la recherche médicale et un financement « manifestement insuffisant » des chaires de recherche, révèle un rapport.

L’absence de financement public pousse les chercheurs sud-africains à travailler sur les maladies de ‘riches’, l’industrie pharmaceutique ou les agendas des donateurs extérieurs sur le VIH et la tuberculose, relève l’Académie des sciences d’Afrique du sud.

Plus de la moitié des dépenses du pays dans le domaine de la recherche clinique provient du secteur privé, selon ce rapport publié le mois dernier (22 avril).

Au cours des deux dernières décennies, on a assisté à un « désinvestissement, en grande partie involontaire mais cumulé, des programmes financés par le gouvernement après le retrait des ministères régionaux de la santé de ce secteur, a l’absence de subventions pour les tests de recherche conformes au modèle d’activité du Laboratoire national de la santé, au sous-financement chronique de la part du Conseil de la recherche médicale…. et à l’absence de lignes de crédits pour les universités, qui servent en principe pour compenser la baisse globale du financement.

« Il est peu probable que le maintien du statu quo permette de bâtir de nouveau et de maintenir de solides capacités de recherche dans le domaine clinique »,  ajoute ce rapport rédigé par un panel de chercheurs et d’experts en santé de l’Académie.

Le dixième des dépenses publiques sud-africaines est consacré aux services de santé, ce dont se félicite le rapport, tout en ajoutant que la proportion affectée à la recherche est « trop petite », soit 0,15 pour cent du produit intérieur brut(PIB).

Ce rapport appelle, entre autres, à l’élaboration d’un plan national de financement de la recherche clinique, avec deux pour cent du PIB consacrés à la recherche et développement (R&D), dont 20 pourcent devraient être alloués à la recherche en santé.

« Le gouvernement a déjà pris l’engagement d’investir deux pour cent du PIB dans la R&D. Nous sommes pour l’instant à un peu moins d’un pourcent mais nous progressons. C’est donc un engagement réel, mais il doit être accéléré», déclare Bongani Mayosi de l’Université du Cap et président du panel au Réseau Sciences et Développement.

Kirti Nasai, responsable des affaires scientifiques et réglementaires à l’Association de l’industrie pharmaceutique sud-africaine, estime que le gouvernement doit mettre l’accent sur la recherche en santé, plus particulièrement sur les questions de santé publique.

« Le gouvernement doit attirer le financement institutionnel, celui des organisations non gouvernementales et du secteur privé pour travailler en partenariat avec les instituions universitaires pour améliorer le niveau de la recherche clinique en Afrique du sud », suggère-t-elle.

« Une baisse d’activité de la recherche clinique entraîne la diminution du nombre de personnes que l’industrie pharmaceutique peut recruter et qui sont intéressées ou bénéficient d’une expérience en recherche clinique », précise Narsai.

Lien vers ‘Revitalising Clinical Research in South Africa: A Study on Clinical Research and Related Training in South Africa’ [1.98MB]