18/09/13

L’OMS appelle à davantage de recherches pour un accès universel à la santé

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Crédit image: Flickr/US Department of Defence

Lecture rapide

  • La recherche peut montrer la manière d’étendre les services et de les maintenir à un prix abordable, affirme l'OMS
  • Des investissements plus importants et une collaboration plus étroite entre les chercheurs et les décideurs sont nécessaires
  • Malgré le ralentissement économique, la masse de la recherche en santé est en hausse

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Selon un rapport de l'OMS, on ne peut parvenir à une couverture sanitaire universelle, avec un accès complet aux services de santé de haute qualité pour tous, sans des preuves provenant de la recherche.
 
Pour parvenir à l'accès universel à la santé, il faut accroître les services tout en protégeant les pauvres contre les difficultés financières quand ils doivent payer pour ces services, mais nous ne savons toujours pas comment satisfaire ces deux exigences, affirme Christopher Dye, l’un des auteurs principaux de la recherche pour la couverture sanitaire universelle' publiée le mois dernier (15 août).
 
"Et c'est là qu’intervient la recherche", a ajouté Dye, qui est le directeur du Bureau d’information sanitaire du Groupe VIH/sida, tuberculose, paludisme et maladies tropicales négligées, de l'OMS.
 
Pour ouvrir la voie à une couverture sanitaire universelle, le rapport exhorte les pays à accroître les investissements nationaux et internationaux visant à améliorer les services de santé, et établir des collaborations plus étroites entre les chercheurs et les décideurs.
 
Les pays devraient améliorer leurs capacités de recherche par la formation de davantage de chercheurs au niveau local, et devraient mettre en place des codes complets de bonnes pratiques de recherche, affirme le rapport.
 
Le document montre également des tendances encourageantes en matière de traitement et de prévention des maladies endémiques dans les pays à faible revenu.

Par exemple, la proportion de cas soupçonnés de paludisme qui ont été testés pour la maladie est passée de 20 à 45 pour cent entre 2006 et 2010.

Et le nombre de patients guéris de la tuberculose est passé de 70 à 85 pour cent.
 
Toutefois, selon ce rapport, la récente crise financière mondiale a ralenti la progression du financement de la recherche et développement (R&D) sur des technologies devant permettre de faire face au lourd fardeau des maladies transmissibles dans les pays en développement.
 

“Nous prônons fermement la nécessité de créer des liens entre la communauté des chercheurs et ceux qui essayent réellement d'améliorer la couverture des services de santé.”

Christopher Dye

 
Cela a stimulé l’élaboration de nouveaux modèles d'entreprises de R&D, et de nombreux produits sont créés à l’heure actuelle à travers des partenariats entre des universités, des gouvernements, des organismes internationaux et le secteur privé.

Dye estime qu'une approche multi-partenariale est également cruciale lorsque de nouveaux médicaments et services sont introduits.

"L'une des choses que nous recommandons fermement est la nécessité d'établir des liens plus étroits entre la communauté des chercheurs et ceux qui essayent réellement d'améliorer la couverture des services de santé ou de mettre en place des programmes d'assurance-maladie", a-t-il déclaré.

Dans les pays en développement, a-t-il expliqué, le partenariat international peut être efficacement allié au potentiel croissant de la recherche locale.

"Il est vrai qu'il n'y a pas assez de recherche en place, mais la majeure partie de la littérature est trop négative sur la situation qui prévaut dans les pays en développement", a-t-il laissé entendre.

"Il s'agit essentiellement d'un catalogue de choses qui n'ont pas encore été faites, mais les tendances de la recherche sont en fait à la hausse". Mais de nouveaux défis vont également se présenter. 

"Même parmi de nombreux pays pauvres, nous constatons une augmentation des maladies non transmissibles, telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète", a déclaré à SciDev.Net  Andy Haines, professeur de santé publique à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, au Royaume-Uni, et président du comité consultatif scientifique du rapport.


"Associé à un taux élevé de maladies transmissibles, cela pourrait devenir très difficile à gérer".
 
Il a ajouté que les systèmes de santé, en particulier dans les pays à faible revenu, sont actuellement confrontés à des menaces sans précédent, telles que les impacts des changements climatiques sur la santé.
 
"Nous devons réfléchir aux menaces émergentes ainsi qu’aux problèmes d’aujourd’hui", a-t-il encore déclaré.
 
 

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