07/02/16

Un instrument pour effectuer des avortements plus sûrs

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Crédit image: Robin Hammond / Panos

Lecture rapide

  • Un kit aide à prendre des décisions plus tôt et plus sûres relatives à l’avortement
  • Il comprend une liste de contrôle des risques et un test de grossesse par analyse d'urine
  • La trousse a été testée avec succès en Éthiopie, en Inde et en Afrique du Sud

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Une simple trousse à outils qui permet aux agents de santé locaux de s’assurer que les femmes peuvent se faire avorter en toute sécurité a été testée avec succès en Éthiopie, en Inde et en Afrique du Sud.
 
La trousse est conçue pour accélérer le processus de décision sur l’opportunité de faire avorter les femmes dans les zones rurales – parce que la procédure est moins dangereuse dans les neuf premières semaines de la grossesse.
 
La trousse comprend un questionnaire destiné à aider les agents de santé à évaluer les facteurs de risque, y compris les conditions médicales préexistantes, et un test de grossesse par analyse d’urine visant à déterminer l'éligibilité des femmes à un avortement précoce.
 
Une équipe internationale de recherche dirigée par la Banque mondiale et l'Organisation mondiale de la santé a testé la trousse à outils et a comparé ses résultats avec les examens physiques des femmes voulant se faire avorter.
 
Elle a ont constaté que la trousse était appropriée dans plus de 90 % des cas où les femmes connaissaient la date de leurs dernières menstruations.
 

“La trousse est destinée à faciliter les renvois à des services d'avortement sûrs, où un spécialiste de l'avortement confirmerait l'éligibilité avant de réellement s’occuper d’une femme”

Bela Ganatra
Chercheur à l'OMS

"Bien que notre trousse à outils ne soit pas encore une intervention prête pour un déploiement massif, elle aidera à paver la voie pour que les travailleurs de la santé jouent un rôle plus important et plus efficace en matière de réduction du fardeau des avortements à risques", déclare Bela Ganatra, chercheur à l'OMS et co-auteur principal de l'étude,  publiée dans PLOS One le 05 janvier 2016.
 
Les chercheurs ont adapté la trousse d’outils aux calendriers locaux et aux langues locales, mais elle était toujours peu concluante pour les 2,5 % de patientes qui ne pouvaient pas se rappeler la date de leurs dernières règles. Après dix semaines de grossesse, des méthodes plus invasives doivent être utilisées pour mettre fin à une grossesse en toute sécurité.
 
La précision de la trousse dépendait fortement de la formation des travailleurs de la santé. En effet, en Ethiopie, où les agents de santé communautaire ont reçu plus de formation que ceux des deux autres pays, la précision de la trousse a été de 92 %, contre 80 % en Inde et 77 % en Afrique du Sud.
 
Bela Ganatra laisse entendre que le faible risque que des femmes soient considérées à tort comme éligibles à un avortement précoce par la trousse à outils n’est pas un problème.
 
"La trousse est destinée à faciliter les renvois à des services d'avortement sûrs, où un spécialiste de l'avortement confirmerait l'éligibilité avant de réellement s’occuper d’une femme ", déclare-t-elle.
 
Selon Ellen Israel, une conseillère principale pour la santé des femmes auprès de Pathfinder International, une ONG de santé sexuelle qui soutient l'avortement, la stigmatisation et la discrimination continuent à pousser les femmes vers des avortements dangereux.
 
Cela implique souvent des médecins pratiquant l’avortement dans des conditions dangereuses ou de femmes arrivant quand une grossesse est trop avancée pour des méthodes d'intervention plus simples.
 
Ellen Israel pense que "travailler avec des agents de santé communautaire sensibilisés peut encourager les femmes à évaluer leurs choix et leurs droits concernant les grossesses non désirées".
 
"Cette liste de contrôle n’est qu’un exemple des nombreuses étapes nécessaires pour élargir le rôle des agents de santé en vue d’améliorer l'accès aux soins d'avortement sans risques", conclut-elle.