28/08/19

Réduire les taux élevés de grossesses non désirées

A pregnant lady posing for a photo
Une femme enceinte posant pour une photo - Crédit image: Image de Manuel Alejandro Leon de Pixabay

Lecture rapide

  • Des chercheurs ont déterminé les facteurs qui influencent les taux élevés de grossesses non désirées
  • Un niveau d'éducation insuffisant, ainsi que la pauvreté, font partie des facteurs clés
  • Les décideurs devraient mettre en œuvre des politiques incluant l’utilisation de contraceptifs

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[LAGOS] Selon une étude, les gouvernements des pays d'Afrique sub-saharienne pourraient faire preuve de volonté politique consistante pour aider à réduire les quelque 14 millions de grossesses indésirées enregistrées chaque année dans la région.

Selon des chercheurs ghanéens, la survenance de grossesses inattendues pourrait conduire à des situations telles que les avortements à risque, les maladies mentales et affecter la qualité de vie des femmes. Ils ajoutent en outre qu’en Afrique sub-saharienne, peu d’études ont porté sur de tels types de grossesse.

Les chercheurs conseillent aux pays d'Afrique subsaharienne à forte prévalence de grossesses non désirées, tels que l'Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe, de prendre exemple sur les interventions réussies dans d'autres pays de la région.

Celles-ci comprennent l'éducation à la santé, les conseils, l'acquisition de compétences, une éducation sexuelle complète et l'accès à la contraception.

Abdul-Aziz Seidu, co-auteur de l'étude et chercheur au département de la population et de la santé de l'Université de Cape Coast, au Ghana, a notamment déclaré : « Nous avons entamé cette étude suite à des recherches approfondies, qui ont révélé qu'aucun effort n'avait été consenti pour étudier le phénomène à travers l’Afrique sub-saharienne.

“Les gouvernements des pays d'Afrique sub-saharienne et les organisations axées sur la santé  reproductive qui opèrent dans la région devraient renforcer l'éducation à la santé, le conseil, le développement des compétences et l'accès à la contraception.”

Abdul-Aziz Seidu, Université de Cape Coast, Ghana

« Comme la plupart des grossesses non désirées se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, il était impératif d'étudier les facteurs sous-jacents des grossesses non désirées chez les femmes de la région. »
 
L'étude a révélé que la prévalence globale des grossesses non désirées en Afrique sub-saharienne était de 29%, allant de 10,8% au Nigéria à 54,5% en Namibie. L'étude, publiée le 9 août dans la revue PLOS One, est issue de l'analyse d'enquêtes démographiques et de santé menées dans 29 pays d'Afrique sub-saharienne, de janvier 2010 à décembre 2016.

Les chercheurs ont en outre évalué l'occurrence et les facteurs associés aux grossesses non-désirées. Abdul-Aziz Seidu a pour sa part déclaré à SciDev.Net que par rapport aux femmes âgées de 15 à 19 ans, toutes les femmes des autres tranches d’âge présentaient un risque plus élevé de grossesses non-désirées, les femmes mariées étant plus susceptibles que les autres de signaler de tels incidents.

« Les femmes ayant un niveau d'éducation primaire et secondaire présentaient moins de risques de grossesses non-désirées par rapport à celles qui n'avaient pas été scolarisées », explique encore Abdul-Aziz Seidu.

« Les femmes de toutes les autres catégories de richesse avaient moins de probabilité de grossesses non-désirées que les femmes au bas de l’échelle de l’aisance sociale. »

Abdel-Aziz Seidu ajoute que la promotion de l'utilisation de contraceptifs modernes pourrait aider à réduire l'incidence de telles grossesses.

« Les gouvernements des pays d'Afrique sub-saharienne et les organisations axées sur la santé reproductive qui opèrent dans la région doivent renforcer l'éducation à la santé, le conseil, le développement des compétences et l'accès à la contraception », a-t-il déclaré.

Ayo Adebusoye, président du groupe de travail de plaidoyer de l'État de Lagos sur la planification familiale au Nigeria, a déclaré à SciDev.Net que les résultats devraient résonner comme une sonnette d'alarme auprès de tous les décideurs politiques d'Afrique sub-saharienne pour qu'ils priorisent la question de la planification familiale et mettent en place des interventions en vue de freiner la hausse du nombre de grossesses non planifiées.

Avec la croissance démographique galopante de l’Afrique et les prédictions faisant du continent la capitale mondiale de la pauvreté à l’horizon de 30 ans, il convient de faire quelque chose, ajoute Ayo Adebusoye.