27/01/09

Une nouvelle coalition pour défendre le droit à la science

Crédit image: WHO / P.Viriot

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L’Association américaine pour l’Avancement de la Science (AAAS) vient de lancer une coalition internationale dont l’objectif est d’exhorter les scientifiques à promouvoir les droits humains dans le monde.

La Coalition de l’AAAS pour la Science et les Droits humains, qui rassemble en son sein des organisations scientifiques de sept pays et espère obtenir l’adhésion d’autres organisations partout dans le monde, a été lancée à Washington DC au début de ce mois (du 14 au 16 janvier).

Lors de la cérémonie d’inauguration, Mary Robinson, ancienne commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, a expliqué aux scientifiques et à leurs représentants que  ‘lorsque l’objectif visé est l’atténuation des souffrances humaines et la cause choisie les droits de l’homme, les discours seuls ne suffisent pas.’

‘Mobiliser la panoplie d’outils scientifiques, de techniques et de technologies communes à vos disciplines respectives améliorera nos chances d’accomplir le travail avec succès.’

L’objectif principal de la coalition est de défendre le droit de tous à profiter des avantages qu’offrent les progrès scientifiques et leurs applications. Ce droit, prévu à l’article 15 du Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels de 1966, demeure largement ignoré par les Etats, et un flou quant à sa signification précise perdure.

Le texte mentionne l’obligation pour les Etats à respecter “la liberté indispensable à la recherche scientifique et aux activités créatrices”.

Cette coalition associera des scientifiques issus de disciplines variées à des organisations de défense des droits de l’homme pour faire ressortir la quintessence de l’article 15. D’ici trois ans, elle rédigera une proposition de l’ONU destinée à favoriser l’émergence d’un accord international pour expliciter le sens de l’article et promouvoir son application.

D’autres aspects du travail de cette coalition seront pris en charge par cinq groupes de travail portant sur des questions variées, allant du bien-être des scientifiques à l’éthique scientifique.

Cette année, la coalition compte promouvoir les meilleures pratiques en matière de défense des droits humains des scientifiques, élaborer un cadre international des droits de l’homme pour l’éthique scientifique, et étudier des cas de partenariats réussis entre scientifiques et organisations de défense des droits de l’homme.

Les organisations scientifiques impliquées dans la défense des droits humains mettent traditionnellement l’accent sur la défense des scientifiques dont la vie ou la liberté intellectuelle est menacée. L’Iran et l’Irak figurent parmi les pays récemment sous les feux des projecteurs.

Les progrès scientifiques ont par ailleurs beaucoup contribué aux activités de défense des droits de l’homme. Mme Robinson a cité l’exemple de l’Equipe argentine d’Anthropologie médico-légale dont les outils de médecine légale et de génétique ont permis l’identification de victimes dans les fosses communes et la traduction de leurs bourreaux devant la justice.

La coalition a comme autre objectif d’exhorter les scientifiques à apporter une perspective des droits de l’homme à leur travail.

"Je vous exhorterais à intégrer une dimension droits de l’homme à la recherche et au développement de la science en assurant, par exemple, que la recherche et le développement des vaccins profite à tous, et contribue notamment au traitement des maladies qui touchent surtout les femmes et les jeunes filles pauvres," a ajouté Mme Robinson.