05/03/10

L’Egypte compte impulser l’agenda scientifique africain

Les ministres africains de la science se réunissent en Egypte Crédit image: Flickr/dave the rave3

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[LE CAP] Prenant les rênes du Conseil des Ministres africains de la Science et de la Technologie (AMCOST), l’Egypte promet de "maintenir la dynamique" dans le renforcement des capacités de la science et de la technologie (S&T) en Afrique.

L’Egypte succèdera au Kenya au poste de présidence de deux ans, passation qui sera effective lors de la réunion l’AMCOST au Caire la semaine prochaine (7–10 mars).

Pour Maged Al-Sherbiny, vice ministre égyptien pour la recherche scientifique, "la science et la technologie sont une priorité dans notre agenda national et nous avons fait de grands progrès au cours de ces deux dernières années. Nous espérons que notre expérience sera transmise à nos collègues africains, et que nous poursuivrons sur cette lancée".

Al-Sherbiny affirme que 25 ministres africains de la science prendront part à la réunion, en compagnie d’un grand nombre d’organisations étrangères dont l’OMS, diverses agences des Nations unies et la Fondation nationale des Sciences des Etats-Unis. Une délégation du Bureau du Premier ministre japonais sera également présente pour discuter du soutien possible du Japon pour la science africaine.

La réunion se penchera sur les pénuries de financements qui ont contrecarré des initiatives scientifiques continentales, comme l’Université panafricaine.

En octobre de l’année dernière, Jean-Pierre Ezin, commissaire du Département Ressources humaines scientifiques et technologiques auprès de l’Union africaine, a ainsi lamenté lors d’une conférence à Durban, en Afrique du Sud, les difficultés financières de son organisation suite à la crise financière mondiale (voir Réduction drastique du financement de la science en Afrique suite à la crise financière).

Al-Sherbiny déclare que la réunion de la semaine prochaine examinera les moyens de faire face à cette crise, ajoutant qu’il s’attendait à de bonnes nouvelles de la part de la Commission européenne sur la question des financements.

La réunion de l’AMCOST sera également l’occasion de débattre des rapports sur l’évolution du Plan d’action consolidé pour la science et la technologie en Afrique (voir Analyse africaine: il faut réorienter les politiques scientifiques continentales), où figure l’Initiative sur les Indicateurs en science, technologie et innovation en Afrique (ASTII), qui doit produire son premier rapport sur les résultats de la science et de l’innovation en Afrique dans les mois à venir.  

Seront aussi discutés les progrès réalisés par le Réseau africain pour l’innovation dans le domaine des médicaments et des diagnostics (ANDI), qui se prépare à créer un fonds de dotation de US$ 600 millions pour la recherche (voir Progression des plans d’innovation dans le domaine de la santé d’Afrique). Les résultats d’un appel à propositions de recherche pour les chercheurs africains émis par l’Union européenne en septembre de l’année dernière seront également présentés.  

Pour Rasigan Maharajh, directeur général de l’Institut de recherche économique sur l’innovation en Afrique du Sud l’Égypte devrait saisir l’occasion de "d’aller au-delà des gesticulations rhétoriques et orienter l’agenda vers l’apport de solutions pragmatiques" aux défis auxquels le continent est confronté.

Selon Maharajh, le rapport de l’ASTII fournira les éléments nécessaires pour orienter les politiques scientifiques continentales.  

Pour Paul van Gardingen, directeur du Centre de développement international à l’Université d’Édimbourg, au Royaume-Uni, l’Egypte devrait promouvoir la participation des différents pays. "Si AMCOST fait preuve de leadership et si les pays se montrent personnellement engagés, alors on peut s’attendre à beaucoup de choses".