05/12/16

Un rapport identifie les progrès des universités africaines en R&D

young woman studies in a science laboratory
Crédit image: Sven Torfinn/Panos

Lecture rapide

  • Les chercheurs ont examiné les systèmes de soutien à la R&D dans les universités de 4 pays africains
  • Ils ont constaté des progrès dans le soutien des demandes en R&D, mais moins dans la diffusion
  • Un expert appelle à utiliser les résultats de la R&D des étudiants pour les besoins du développement.

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[ACCRA] Selon un rapport publié par l'Ecole de médecine tropicale de Liverpool (LSTM), en Angleterre, les universités africaines ont réalisé des progrès en vue de combler les lacunes liées aux infrastructures et aux systèmes de recherche.
 
Le rapport est issu d'un examen par l'Unité de recherche sur les capacités (URC) de la LSTM des systèmes de soutien à la recherche et des structures des universités impliquées dans le Consortium pour le renforcement des capacités en palusidme en Afrique, pour trouver des lacunes qui pourraient être corrigées.

“Leurs plus grands progrès ont été réalisés dans le domaine de l'amélioration du soutien aux applications de la recherche et de la gestion de projet; ils ont moins progressé en revanche dans l'élaboration de stratégies de recherche et dans la diffusion et l'utilisation des résultats de la recherche.”

Imelda Bates
École de médecine tropicale de Liverpool

Imelda Bates, directrice de l'URC et professeur d'hématologie tropicale au LSTM, précise dans une interview à SciDev.Net que l'étude a été menée pour aider les universités à planifier systématiquement comment renforcer leurs capacités en matière de recherche.
 
Le rapport, publié en septembre, a résulté d'une évaluation rigoureuse des forces et lacunes des universités, afin d'identifier des agents et des équipes susceptibles d'influencer les processus décisionnels et la vision des universités, afin de renforcer les capacités en matière institutionnelle.
 
Selon Imelda Bates, les données pour le rapport ont été recueillies de janvier 2015 à mai 2016 et ont été construites sur une évaluation de base réalisée en 2014 dans les quatre universités concernées – chacune située au Ghana, au Malawi, au Sénégal et en Tanzanie.
 
"Leurs plus grands progrès ont été réalisés dans le domaine de l'amélioration du soutien aux applications de la recherche et de la gestion de projet; ils ont moins progressé en revanche dans l'élaboration de stratégies de recherche et dans la diffusion et l'utilisation des résultats de la recherche", explique Imelda Bates à SciDev.Net. 
 
"Il est possible que d'autres universités africaines se heurtent à des problèmes similaires et cela constituerait des pistes d'intervention pour les gouvernements et autres bailleurs de fonds."
 
Le rapport mentionne également que des progrès intermédiaires ont été réalisés dans le renforcement des infrastructures de recherche, de la formation aux compétences en recherche et de la gestion des ressources humaines en matière de recherche.
 
Mais le document formule des recommandations pour promouvoir le renforcement de la recherche. 
 
"Les futurs programmes de renforcement des capacités de recherche institutionnelle devraient intégrer des mécanismes de partage interinstitutionnel des défis et des solutions à travers des visites d'échange et des ateliers conjoints", indique le rapport.
 
Eric Yeboah, enseignant au Département de l'économie foncière de l'Université des sciences et de la technologie Kwame Nkrumah, affirme que les universités ont besoin de liberté pour définir des paramètres tels que le financement concurrentiel et la qualité des publications issues de la recherche.
 
"La vison d'une université pour la recherche est importante puisqu'elle fixe des objectifs et incite les départements et les facultés à travailler à sa réalisation", estime Kwame Yeboah. "Cela doit être fait du bas vers le haut… Que les départements et les facultés émettent des visions et les harmonisent pour refléter une vision à l'échelle de l'université."
 
Isaac Yaw Opoku, économiste et chercheur au Jayee University College, au Ghana, affirme que les gouvernements africains doivent utiliser les travaux de recherche finaux produits par des étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs pour s'attaquer aux problèmes du continent.
 
Il ajoute que la recherche étant au cœur de la croissance de chaque université, les universités doivent donc investir dans ce secteur, pour fournir une production adéquate.
 
"La recherche n'est pas une activité solitaire, mais un acte communautaire; aussi  quand nous nous réunirons tous ensemble et construirons un plan de recherche, cela aidera le Ghana à relever ses défis socio-économiques", conclut Isaac Yaw Opoku.