29/11/11

Les scientifiques arabes demandent le financement des collaborations régionales

Science Arabia Mangrove Indonesia
Le dessalement de l’eau offre une opportunité de nouer des liens de collaboration régionale. Crédit image: Flickr/ CIFOR

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[DOHA] Certains scientifiques arabes ont demandé que soit augmenté le financement des partenariats de recherche entre les Etats arabes, que ce soit par les gouvernements, les institutions de la société civile ou le secteur privé.

Jusqu’à présent, le niveau de collaboration scientifique dans la région arabe est faible, ce qui entraîne une duplication des efforts et un impact limité de la recherche. Ce sont les conclusions d’un atelier organisé la semaine dernière (20-22 novembre) au Qatar dans le cadre du Deuxième forum annuel sur la recherche de la Fondation du Qatar.

Les participants ont identifié la question du financement comme étant le principal obstacle aux partenariats de recherche dans le monde arabe. Le manque de financement découle lui-même de l’absence de volonté politique ou d’une culture de collaboration dans la région.

D’après les participants, il faudra un engagement du monde politique et du grand public à mieux utiliser la recherche scientifique au service du développement durable, si l’on veut surmonter cet obstacle.

Ahmad Al Shukaily, chercheur au Conseil de la recherche du Sultanat d’Oman, estime qu’un tel financement serait nécessaire pour le renforcement des capacités et la construction des infrastructures, afin que les centres de recherche de la région puissent nouer des partenariats de long terme et durables.

‘Mais il faut que les organismes de recherche du monde arabe élaborent leurs propres mécanismes pour attirer des concours financiers, au lieu de dépendre exclusivement du financement public’, ajoute-t-il.

Jusqu’à présent, la recherche scientifique a été principalement financée par les gouvernements.

Sir Magdi Yacoub, co-président du Centre qatari de recherche en cardiologie, affirme que les institutions publiques et la société civile ont un rôle important à jouer dans le soutien et le financement des partenariats régionaux de recherche.

‘Cette culture n’existe simplement pas dans le monde arabe’, regrette-t-il

Selon le Rapport de l’UNESCO sur la science en 2010, les dépenses de recherche dans le monde arabe sont tombées en-dessous des moyennes mondiales au cours des quatre dernières décennies, et se situent actuellement autour de un pourcent du produit intérieur brut (PIB).

Pourtant, si les pays commençaient à mutualiser leurs ressources financières et humaines, ils pourraient renforcer la collaboration et ouvrir de nouvelles opportunités de financement.

‘Les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) peuvent financer ce type de partenariats, tandis que les autres pays arabes, surtout l’Egypte et les pays d’Afrique du Nord peuvent contribuer par leur expérience dans le domaine de la recherche et leurs ressources humaines’, déclare Adel S. Elmaghraby, titulaire de la chaire de génie informatique et de science informatique à l’Université de Louisville aux Etats-Unis.

Selon lui, les domaines de l’informatique, la santé, l’alimentation, l’énergie et du dessalement de l’eau offrent de grandes opportunités de partenariats.

Aris M. Ouksel, professeur d’informatique et d’économie de l’information à l’Université de l’Illinois aux Etats-Unis, estime que ‘les pays du CCG préfèrent surtout nouer ce type de liens de partenariats avec les pays développés’.

Il précise que les partenariats régionaux peuvent cependant contribuer à ‘créer une opportunité pour le développement de toute la région.’

Les participants ont également proposé la création d’une chaîne de télévision sur un réseau d’information pour assurer le soutien du public à la science.

Pour Ouksel, la science arabe peut ‘profiter du succès de la chaîne satellitaire Al Jazeera dans l’éveil de la conscience politique et la vulgarisation des valeurs de liberté dans le monde arabe, et lancer une nouvelle chaîne qui pourrait servir d’Al Jazeera Scientifique.’

Le Forum a rassemblé environ 1500 spécialistes de la recherche, des scientifiques de renommée et de jeunes scientifiques venant du monde entier, et a mis un accent sur la mondialisation de la démocratisation de la recherche.