22/06/11

les Etats-Unis et les pays musulmans lancent des projets d’innovation conjoints

Rabat a accueilli la troisième réunions de la GIST Crédit image: Flickr/jcraveiro

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[RABAT, MAROC] Afin de promouvoir l’innovation scientifique au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie du Sud, l’initiative pour l’innovation globale à travers les sciences et de la technologie (GIST), soutenue par les Etats-Unis, a annoncé la mise en place de deux projets la semaine dernière.

Le premier, appelé Réseau GIST accélérateur (GISTnet), est un "écosystème d’innovation" en ligne destiné à "connecter et faciliter la collaboration et la participation entre les communautés entrepreneuriales et d’investissements de la région", selon Cathy Campbell, directeur exécutif de CRDF Global, qui met en œuvre les activités de la GIST pour le compte du Département d’Etat américain.

Le second projet est un concours, qui devrait être lancé le 1er juillet, pour aider les jeunes entrepreneurs d’avenir dans 43 pays et développer des solutions novatrices aux défis du développement économique. Une liste restreinte de 25 propositions sera retenue et les prix iront jusqu’à US$ 60 000.

Ces projets ont été annoncés à la fin d’une réunion de deux jours qui s’est tenue la semaine dernière au Maroc sur le développement économique à travers l’innovation scientifique et technologique. Elle était la dernière d’une série de réunions organisées par la GIST, et faisait suite aux premières conférences régionales qui se sont tenues en Egypte et en Malaisie.

Les deux projets découlent des recommandations et des projets élaborés lors de ces réunions précédentes, dont chacune a rassemblé environ 200 personnes venant des communautés de recherche, des gouvernements, d’entreprises privées, d’universités et d’ONG de 26 pays islamiques.

Au cours de la réunion de Rabat, Kerri-Ann Jones, la sous-secrétaire d’Etat américaine chargée des océans et des affaires environnementales et scientifiques internationales, a déclaré que la science et la technologie représentent "la monnaie du 21ème siècle" et sont des outils essentiels pour aborder les problèmes de la société.

Jones a invité les participants à coopérer dans le cadre du développement économique et social. Elle a souligné, par exemple, que les bouleversements en cours dans le monde arabe démontrent que les jeunes ont besoin d’emplois qui peuvent etre créés par l’innovation et la croissance économique.

Ahmed Akhchichine, le ministre marocain de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique, a déclaré à SciDev.Net qu’il était heureux que l’initiative de la GIST ait opté pour une "logique différente" d’aide a la collaboration scientifique, qui jusque-là consistait à "récupérer les citoyens qualifiés et talentueux du Sud" et à les envoyer au Nord.

La série de réunions qui s’est achevée à Rabat avait "ouvert la voie à un cadre qui unifie les visions entre les Etats-Unis et les pays arabes et musulmans [sur la façon de parvenir] au développement durable", a déclaré Akhchichine.

Elle avait également assuré "un équilibre entre le développement économique et les besoins des marchés du travail nationaux et étrangers", a-t-il ajouté.

Abdelhafid Debbarh, le secrétaire général du ministère marocain de l’éducation nationale, a déclaré à SciDev.Net que les trois réunions avaient préparé le terrain au lancement d’un fonds destiné à financer des projets de transfert de technologie et la collaboration entre les chercheurs et les investisseurs dans toute la région. Mais cette annonce n’a jamais été faite, malgré les promesses faites avant le début de la réunion.

"Nous avons besoin de fonds substantiels pour offrir [aux jeunes] l’opportunité d’appliquer leurs idées, et nous devons également changer les stratégies et les politiques d’acquisition de connaissances scientifiques et leur transformation en produits", a déclaré Abdalla Alnajjar, le président de la Fondation arabe pour la science et la technologie, basée aux Emirats Arabes Unis.

Alnajjar a souligné que les jeunes, les universitaires et les investisseurs dans les pays arabes avaient la possibilité d’utiliser la science pour le développement social et économique. "Ils ont juste besoin d’un environnement propice pour qu’un changement de paradigme [se produise] dans le domaine de la science et de la technologie".

Kamal Oudrhiri, chercheur au laboratoire de recherche sur la propulsion de la NASA et fondateur du projet Grove of Hope science education, basé à San-Francisco, a déclaré que l’initiative du GIST a réussi a aider les pays à se mettre d’accord sur des objectifs communs, meme si chacun a "ses propres spécificités et besoins".
L’objectif à présent était "de bâtir un réseau d’échanges dans le domaine de la science et de la technologie", a-t-il dit.