06/09/17

Un projet de R&D pour promouvoir les algues

seaweed and squid displayed at North Point wet market
Crédit image: Panos

Lecture rapide

  • Les maladies et les ravageurs contribuent à une baisse de rendement de 15% des algues
  • Un nouveau projet vise à soutenir le secteur dans les pays en développement
  • Il pourrait profiter aux communautés rurales et côtières en Afrique et en Asie

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[NAIROBI] Une initiative a bénéficié d'un financement en recherche et développement (R&D) pour lutter contre les maladies et les infestations de parasites menaçant l'industrie des algues, en particulier dans les pays en développement.
 
Selon l'Association écossaise pour la science marine (SAMS), les épidémies provoquent des baisses considérables de rendement, de l'ordre de 15%, en particulier dans trois pays producteurs (la Tanzanie, les Philippines et l'Indonésie), entraînant des impacts socio-économiques catastrophiques sur les communautés.

“Nous croyons que ce programme produira des ressources réelles et virtuelles qui seront disponibles pour les acteurs de la filière, à l'échelle mondiale.”

Elizabeth Cottier-Cook
SAMS

 
Elizabeth Cottier-Cook, directrice de l'Association écossaise pour la science marine (Scottish association of marine science – SAMS), un institut associé de l'Université des Nations Unies, qui dirige le projet, a déclaré à SciDev.Net le mois dernier (10 août) que le programme GlobalSeaweed favoriserait l'utilisation de techniques de détection moléculaire et de logiciels de systèmes d'information géographique pour diagnostiquer avec précision les principales maladies et les parasites des algues limitant le rendement.
 
"Nous croyons que ce programme produira des ressources réelles et virtuelles qui seront disponibles pour les acteurs de la filière, à l'échelle mondiale et une recherche de pointe qui fournira des éléments clés pour soutenir de nouvelles politiques commerciales, ainsi qu'une législation qui contribuera à minimiser l'impact des maladies et des ravageurs", a-t-elle déclaré à SciDev.Net.
 
Le projet, d'une durée de quatre ans, sera doté d'une enveloppe de £5 millions (environ 3 milliards de Francs CFA). Il a été lancé le 21 juillet et fait partie de projets collaboratifs financés par le Fonds de recherche sur les défis mondiaux (GCRF), une initiative du gouvernement britannique.
 
Selon Elizabeth Cottier-Cook, le projet vise à combler l'écart de connaissances entre les agriculteurs et les scientifiques, apportant des avantages au secteur et en s'assurant que les communautés productrices d'algues soient autonomes.
 
Il fournira une capacité technique et agricole grâce à des formations de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et produira un atlas numérique sur les maladies des algues et les ravageurs, au cours de ses deux premières années.
 
L'objectif est de renforcer la capacité des personnes issues des pays en développement producteurs d'algues, en dispensant une formation technique et professionnelle aux étudiants de troisième cycle, aux chercheurs débutants, à l'industrie, aux gouvernements et aux organisations non gouvernementales engagées dans la culture des algues et la conception de politiques par le biais d'événements pour partager les meilleures pratiques.
 
"Nous allons créer le GlobalSeaweed Fund pour octroyer des subventions de recherche afin de permettre aux pays en développement engagés dans la culture des algues de réagir rapidement aux crises émergentes et octroyer des subventions de voyages pour favoriser une collaboration internationale encore plus grande dans le domaine de la recherche sur les algues", a déclaré Elizabeth Cottier-Cook. "Nous avons l'intention de produire des protocoles de biosécurité, des outils de prédiction précoce et des structures législatives, qui seront adaptés à l'industrie des algues".
 
Betty Nyonje, chercheur principal au Kenya Marine and Fisheries Research Institute, ajoute que le projet pourrait profiter à de nombreux habitants des zones rurales des communautés côtières en Afrique, dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est, en citant des pays comme le Kenya, Madagascar, Maurice, le Mozambique et la Tanzanie dans la région de l'Océan Indien occidental, qui ont introduit la culture des algues.
 
Selon Betty Nyonje, la culture des algues nécessite un faible investissement en capital : "Outre les semis et les outils agricoles minimaux, il n'y a pas d'exigences pour les intrants tels que les engrais et l'eau douce".
 
Betty Nyonje ajoute que les lacunes en matière d'information et de connaissances telles que la cartographie de sites appropriés pour la culture des algues, le développement de nouvelles techniques agricoles et les souches d'algues de grande valeur existent en Afrique et cite l'insuffisance de souches indigènes pour diversifier les espèces de culture, ainsi que la compréhension du marketing des algues et des liens de marché comme défis clés.
 
Betty Nyonje exhorte les responsables de la mise en œuvre du projet à aller au-delà de la cartographie des algues pour fournir des solutions viables à long terme à l'industrie des algues dans les pays en développement, en particulier en Afrique.
 
Cet article a été rédigé par le desk Afrique anglophone de SciDev.Net.