28/01/08

L’UNESCO met au point des outils d’évaluation de la recherche

Les indicateurs permettront d’évaluer la recherche dans les pays en développement Crédit image: Flickr/adobemac

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L’UNESCO veut créer un outil qui permettra d’évaluer la façon dont la recherche est menée, diffusée, reçue et utilisée dans les pays en développement.

L’objectif de cet outil est d’offrir un tableau détaillé des systèmes de recherche dans les pays à faibles revenus et les pays à revenus intermédiaires, afin de permettre aux décideurs politiques d’évaluer et de comparer les performances de leurs pays en matière de recherche avec celles d’autres pays ayant le même profil.

Marie-Louise Kearney, la Directrice du Forum de l’UNESCO sur l’Enseignement supérieur, la recherche et les connaissances, déclare à ce sujet: « Il est très important que les gens sachent ce qui se fait dans les pays qui ont un niveau scientifique comparable au leur, et en tirent des leçons ».

Un modèle d’indicateurs a été présenté à des experts en politique de recherche au cours d’un symposium organisé à Paris, en France, la semaine dernière (16-18 janvier). Ces indicateurs devraient permettre aux pays d’élaborer des critères de référence pour l’évaluation des progrès accomplis dans la mise en place de leurs systèmes de recherche.

Le modèle compte neuf indicateurs, à savoir: le critère politique, le critère économique, le contexte pédagogique et social de la science, l’histoire de la science, les politiques nationales, les acteurs de la recherche et du développement, la communauté scientifique, les ressources humaines, le financement, les résultats de la recherche et de la coopération et, enfin, les accords scientifiques.

Selon Kearney : “certains de ces indicateurs sont élémentaires et uniquement quantitatifs, comme le nombre d’universités, de diplômés, le pourcentage de titulaires de doctorats au sein de la population, etc. »

 « D’autres sont plus abstraits, comme ceux qui portent sur l’évaluation des structures informelles telles que les académies des sciences, ou ceux qui permettent d’évaluer le degré d’activité et d’influence de la communauté scientifique dans un pays ».

Johann Mouton, du Centre de recherche sur la science et la technologie de l’Université de Stellenbosh, en Afrique du sud, affirme que des indicateurs standards existent déjà dans les pays développés, mais qu’ils sont conçus pour des systèmes hautement structurés et bien articulés.

 «Or, dit-il, comme un très petit nombre de ces conditions s’applique aux [pays en développement], il n’est pas surprenant qu’un grand nombre des indicateurs actuels ne parvienne pas à saisir la contextualité, la spécificité et la dynamique des pays en développement] ».

L’initiative s’appuie sur 52 études présentées au symposium, portant sur l’évaluation des systèmes de recherche en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes, et au Moyen-Orient. Ces études ont mis en relief les problèmes qui doivent être abordés ; ainsi, au Cameroun, une grande partie de la recherche est financée par des institutions étrangères, empêchant ainsi les chercheurs camerounais de travailler sur les besoins locaux. Le Sri Lanka, pour sa part, forme de nombreux ouvriers qualifiés mais éprouve des difficultés à leur offrir des conditions de travail satisfaisantes et les empêcher de s’expatrier.

Mouton affirme que la course actuelle à la désinstitutionalisation de la science, la paupérisation des accords scientifiques, qui ressemblent de plus en plus à des montages de dispositions, et le manque de diffusion de la recherche scientifique dans un grand nombre de ces pays figurent au nombre d’autres problèmes.

La version finale des indicateurs sera publiée au mois de mai.