08/06/12

Appel en faveur d’une agence africaine d’informations scientifiques

Les journalistes scientifiques africains accueillent favorablement l'idée de la création d'une agence dédiée à l'information scientifique Crédit image: Flickr/Internews Network

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Un rapport de l'UNESCO soutient que la création d'une agence africaine d'information scientifique améliorerait la couverture médiatique des questions scientifiques et établirait des liens plus solides entre les médias et les chercheurs.

Selon un rapport de l'UNESCO, le lancement d'une agence africaine d'information scientifique pourrait améliorer la qualité et la pertinence de la couverture médiatique continentale de la recherche scientifique.

"Il y a un manque d'une couverture médiatique bonne et indépendante des questions scientifiques en Afrique ", a déclaré Marina Joubert, qui est basée en Afrique du Sud et est co-auteur de 'La nécessité d'une Agence africaine d'information scientifique", un rapport publié par la Commission nationale du Royaume-Uni pour l'UNESCO ( l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) la semaine dernière (1er juin).

Les points de vue de 35 journalistes et scientifiques – venant d'Afrique, ou d'organismes européens entretenant des liens très  étroits avec l'Afrique – ont été inclus dans le rapport.

"Les réactions ont été extrêmement positive", a déclaré Joubert à SciDev.Net. Les journalistes participants ont salué l'idée d'une agence d'information scientifique, et les scientifiques ont exprimé leur intérêt pour la promotion de leurs recherches de cette façon, a-t-elle ajouté.

Actuellement, les journalistes trouvent qu'il est difficile de recueillir des informations sur la recherche auprès des institutions en Afrique.

Par conséquent, la couverture médiatique des questions scientifiques sur le continent met souvent l'accent sur la recherche – obtenue des services de presse étrangers – liée à la recherche scientifique effectuée aux Etats-Unis ou en Europe, ayant peu ou pas d'importance pour les lecteurs africains, indique le rapport.

Les obstacles à la communication, la distance géographique et de faibles niveaux de compréhension des questions scientifiques chez les journalistes sont des obstacles au reportage scientifique efficace, a révélé l'enquête.

Ces questions pourraient être abordées par un centre d'information scientifique, promouvant l'interaction entre les scientifiques et les journalistes, et améliorant l'accès des auditoires locaux à des informations pertinentes.

Une agence axée sur l'information scientifique, dédiée à la diffusion de communiqués de presse des institutions de recherche africaines à l'intention des médias en Afrique et à l'étranger, pourrait également améliorer la qualité et la portée du journalisme scientifique, indique le rapport.

Ce rapport propose également la fourniture d'informations supplémentaires sur les questions scientifiques d'actualité et le suivi des développements majeurs dans lesquels sont impliqués des scientifiques africains.

Mais pour qu'une agence d'information soit mise en place avec succès à travers le continent, de nombreux défis — dont les obstacles institutionnels, des ressources limitées et le manque de formation doivent être relevés, selon ledit rapport.

"Je crois qu'une agence d'information scientifique pourrait être très utile", a déclaré William Odinga Balikuddembe, le président de l'Association ougandaise des journalistes scientifiques, à SciDev.Net.

Il permettrait d'établir des relations de travail efficaces entre scientifiques et journalistes et de développer la confiance, a-t-il affirmé.

Toutefois, faire en sorte que ceux qui n'ont pas accès à Internet puissent utiliser l'agence serait essentiel, et ferait la plus grande différence par rapport à la qualité du reportage scientifique en Afrique, a ajouté Balikuddembe.

Le rapport — et ses recommandations pour une étude pilote — vont maintenant être examinés par l'UNESCO.

"C'est très encourageant et très passionnant parce que la question est en train… d'être mise sur la table", a déclaré Joubert.

Julie Clayton, le co-auteur du rapport a déclaré: "Ce serait génial si ce rapport contribuait à encourager la création d'une agence africaine d'information scientifique".

Lien vers le rapport complet [369kB]

Le présent rapport a été préparé pour le compte de SciDev.Net par la Commission nationale du Royaume-Uni pour l'UNESCO.