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Dans une interview à SciDev.Net, la directrice exécutive de UN Women, Phumzile Mlambo-Ngcuka note d'importants progrès dans la promotion de la femme à l'échelle mondiale, mais souligne aussi des revers, notamment dans le secteur de l'éducation.

L'année 2015 marque une étape importante dans l'histoire de la lutte pour la promotion des droits de la femme. Elle marque en effet le 20e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et l'adoption de la Déclaration de Beijing et du Programme d'action, qui sera au centre de la 59e session de la Commission de la condition de la femme.

“Nous avons parcouru un long chemin, mais nous ne sommes pas allés assez loin”

Phumzile Mlambo-Ngcuka,
Directrice exécutive, ONU Femmes

 

Selon Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d'ONU Femmes, vingt ans après la Déclaration de Beijing, de nombreuses inégalités demeurent entre les femmes et les hommes.

"Nous avons parcouru un long chemin, nous avons créé des institutions, nous avons amélioré l'accès à l'éducation, mais nous ne sommes pas allés assez loin", a déclaré Phumzile Mlambo-Ngcuka, dans une interview à SciDev.Net.

"Mais le fait que dans le monde entier, nous ayons un total de vingt chefs d'Etat et chefs de gouvernement, sur plus de 189 pays, est un problème", a-t-elle déploré, estimant que si des progrès ont bien été réalisés, ils restent insuffisants.

Cette année, la Journée internationale de la femme à la Commission de la condition de la femme se concentrera sur l'examen des progrès réalisés dans l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.

Le Secrétaire général de l'ONU présentera un rapport de synthèse des réalisations au cours des 20 dernières années et les pays membres débattront des recommandations et se pencheront sur les failles, ainsi que les reculs enregistrés.

S'exprimant spécifiquement sur la place de la femme dans l'éducation et la science, Phumzile Mlambo-Ngcuka a insisté sur la nécessité d'investir sur les enseignants, hommes comme femmes, expliquant que "pour bien enseigner la science, il faut que les hommes et les femmes enseignantes croient aux capacités des femmes, de sorte qu'en dispensant des cours, ils déconstruisent aussi les stéréotypes et encouragent les filles à choisir la science."

Elle a par ailleurs exprimé le besoin d'un plus grand nombre de femmes professeurs de sciences, pour servir de modèles aux filles.

"Sur les lieux de travail, nous avons besoin de plus de femmes à des postes élevés de responsabilité, pour que les filles embrassent des carrières scientifiques, parce qu'elles pourront alors voir réussir et progresser des gens qui sont à leur image, mais cela commence par l'école. L'investissement dans les enseignants est crucial", a-t-elle conclu.