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[LONDRES] Les universités africaines doivent renforcer le soutien accordé aux chercheurs en début de carrière si elles veulent créer un environnement de recherche dynamique et augmenter le nombre de personnel qualifié titulaire d’un doctorat sur le continent. C’est ce qu’avance un rapport conjoint publié le 27 février par la British Academy (l’Académie britannique) et l’Association des universités du Commonwealth (AUC).

De nombreux diplômés africains en sciences peinent à faire démarrer leur carrière après avoir quitté l’université à défaut d’une aide suffisante pour déterminer leurs programmes de recherche et s’épanouir sur le plan professionnel, selon le rapport intitulé ‘Bâtir pour l’avenir : soutenir les débuts professionnels des chercheurs africains’.

Au contraire, les post-doctorants, qui travaillent comme ‘chargés de cours’ dans les universités africaines, sont souvent surchargés par l’enseignement et les tâches administratives, et sont obligés de prendre sur leur temps libre pour poursuivre la recherche et rédiger de la littérature universitaire.

Pour corriger cela, le rapport exhorte les universitaires de haut niveau à encourager la recherche effectuée par leurs jeunes collègues et à les encadrer pour les collaborations, l’édition et la préparation des demandes de financement.

Il est essentiel que la science soit reconnue comme une "entreprise intergénérationnelle", a déclaré à SciDev.Net l’auteur du rapport, Jonathan Harle :
"Ce qui est absolument fondamental, c’est … d’essayer de trouver des moyens pour encourager les universitaires de haut niveau, les doter de moyens et les motiver pour qu’ils encadrent [les chercheurs en début de carrière]", a-t-il dit.

Le rapport s’appuie sur le processus de Nairobi, une série d’actions et d’initiatives mises en œuvre pour améliorer les collaborations autour de la recherche entre le Royaume-Uni et l’Afrique dans les domaines des humanités et des sciences sociales et sous la coordination de la British Academy et de l’AUC.

Ses recommandations sont le résultat des consultations entre des universitaires africains et britanniques dans un large éventail de domaines, selon Graham Furniss, président du Groupe spécial pour l’Afrique de la British Academy.

"L’analyse et les mécanismes proposés sont très pertinents pour les matières scientifiques, technologiques, mécaniques et médicales (STMM) et nous serions heureux de poursuivre les discussions sur la manière dont le Royaume-Uni, à travers le comité, pourrait renforcer son appui aux débuts professionnels des chercheurs", a-t-il indiqué.

Marta Tufet, conseillère pour les activités internationales au Wellcome Trust, a appelé à la participation active des vice-chanceliers et des recteurs dans la création de meilleurs programmes de tutorat en Afrique.

Elle a prévenu qu’à défaut d’un soutien des dirigeants d’universités pour permettre aux chercheurs d’effectuer leurs propres travaux, on pouvait s’attendre à peu de progrès.

Le Kenyan Chege Githiora, du Centre d’études africaines de l’Ecole d’études orientales et africaines, au Royaume-Uni, s’est félicité du rapport, mais il a déclaré à SciDev.Net qu’il est tout aussi important de renforcer les capacités des administrateurs et des bibliothécaires des universités.

"Les universités fonctionnent en réalité grâce à ces gens. Cela implique que sans leur soutien, vous ne pouvez pas effectuer vos recherches", a affirmé Githiora. "Mon expérience avec [les universités africaines] me permet d’affirmer que bon nombre d’entraves sur lesquelles butent les jeunes chercheurs africains ont à voir avec l’administration et la gouvernance universitaires ".

Lien vers le rapport complet (en anglais)