14/08/12

Lancement d’un fonds de soutien à la recherche en Afrique

Le fonds fournira le financement de démarrage pour de nouvelles collaborations entre laboratoires Crédit image: Shutterstock

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[LONDRES] Un fonds d'une dotation de £ 15,3 millions (US$ 24 millions) devant permettre d'établir des liens entre des laboratoires de recherche africains et renforcer leurs capacités de recherche par le biais du tutorat a été lancé par la Royal Society (l'Académie des sciences du Royaume-Uni) et le Département britannique de la coopération internationale (DFID).

L'objectif est de fournir des équipements et de la formation à des scientifiques africains, et de créer des programmes d'échange de chercheurs entre le Royaume-Uni et l'Afrique sub-saharienne.

De subventions de début de formation allant jusqu'à US$ 39 000 permettront de créer des consortiums de recherche et d'autres subventions plus importantes de près de US$ 2 millions seront par la suite verses a des programmes de recherche spécifiques sur une période de cinq ans.

Pour beneficier des subventions plus importantes, les projets doivent impliquer un consortium composé d'un laboratoire du Royaume-Uni et de trois laboratoires africains.

"A l'heure actuelle, les laboratoires en Afrique sub-saharienne sont isolés. A titre d'exemple, il est étonnamment difficile pour un laboratoire se trouvant en Afrique du Sud de travailler avec un autre basé en Ethiopie, en raison de l'absence de sources de financement", a déclaré à SciDev.Net Martyn Poliakoff, le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et vice-président de la Royal Society. "Il existe également des obstacles physiques, comme la nécessité de se déplacer en avion entre différents pays".

 "Nous espérons que l'initiative stimulera la collaboration entre ces laboratoires et les aidera à mieux utiliser les ressources limitées. Le laboratoire britannique jouera un rôle de mentor, étant donné qu'il disposera  d'infrastructures que d'autres n'ont pas, sans parler de l'expérience de la collaboration dans le cadre d'un consortium de recherche".

L'Initiative Royal Society-DFID de renforcement des capacités en Afrique financera principalement des programmes de recherche en mettant l'accent sur l'eau et l'assainissement, les énergies renouvelables et le sol, et encouragera une approche interdisciplinaire de la recherche.

Elle s'appuiera sur les Leverhulme-Royal Society Africa Awards "extrêmement efficaces", qui ont été lancés en 2008 pour soutenir les collaborations de recherche entre le Royaume-Uni et le Ghana ou la Tanzanie, selon Poliakoff. Mais, elle élargira également le nombre de pays impliqués pour inclure des pays francophones.

"Les Leverhulme awards et l'initiative de la Royal Society fonctionneront en parallèle afin que les deux projets puissent apprendre l'un de l'autre", a ajouté Poliakoff.

"Nous espérons que cela encouragera d'autres organismes et pays de financement à promouvoir le renforcement des capacités pour la recherche en Afrique", a poursuivi Poliakoff.

John Omiti, le principal analyste des politiques au Kenya Institute for Public Policy Research and Analysis, s'est félicité de l'initiative de financement en ces termes: "C'est très important dans la mesure où cela  [aide] à stimuler les chercheurs africains à poursuivre des recherches qui sont pertinentes et sensibles et représentent des priorités spécifiques dans différentes disciplines scientifiques".

"Cela [met l'accent sur] un regain d'intérêt international en Afrique," a-t-il laissé entendre, ajoutant que cela "inciterait également les scientifiques de la diaspora africaine à partager et échanger des connaissances scientifiques avec les scientifiques et les chercheurs en Afrique".

Toutefois, Omiti a également prévenu que l'impact positif du fonds sur la science en Afrique dépendra de l'efficacité de la manière dont l'argent est alloué à un programme de recherche qui a une réelle influence sur le terrain. Le degré de diffusion des résultats de la recherche et leur utilisation à la fois pour éclairer les politiques et aider les populations à passer "de la misère à des conditions de vie acceptables" étaient également importantes, a-t-il poursuivi.

Il a ajouté qu'il espérait que l'initiative allait devenir durable et pas simplement une "simple tentative de redynamisation de la recherche scientifique africaine".

Les demandes de subventions pourront être déposées à partir de novembre 2012.

Reportage additionnel par Ochieng 'Ogodo.