20/03/12

L’hydroélectricité, solution à ‘tous les besoins en énergie de l’Afrique’

Hydro Power (hydro-électricité)
Selon le rapport, l’Afrique n’a pas encore totalement réalisé son énorme potentiel hydroélectrique. Crédit image: World Bank Photo Collection

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[MARSEILLE] Selon un rapport de l’ONU publié la semaine dernière (12 mars) à l’occasion du Forum mondial de l’eau à Marseille en France, l’hydroélectricité est capable de satisfaire tous les besoins en électricité du continent africain si la coopération transfrontalière était renforcée.

Actuellement, l’Afrique produit juste le tiers de son électricité à partir de l’hydroélectricité, mais, selon Ulcay Unver, coordonnateur du Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau qui vient de produire la quatrième édition du Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau, elle pourrait s’inspirer des programmes de coopération et de formation qui existent entre l’Inde et certains pays occidentaux.

Ce rapport soutient que les gouvernements africains commencent à reconnaître l’importance des projets conjoints d’hydroélectricité.

Plusieurs solides exemples commencent à émerger, notamment le Réseau d’interconnexion électrique d’Afrique australe (SAPP) et le Réseau d’interconnexion d’Afrique de l’Ouest. Ces réseaux regroupent des sociétés nationales d’électricité sous la tutelle de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), respectivement.

Le SAPP est un réseau interconnecté qui regroupe les 12 Etats membres de la Communauté. Selon Amadou Hama Maiga, Directeur général adjoint de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE) au Burkina Faso, la coopération transfrontalière s’intensifie.

Il soutient l’appel de l’ONU en faveur du développement de l’hydroélectricité en Afrique, mais il prévient que les défis financiers à relever pour trouver les fonds nécessaires à la construction des barrages et des centrales hydroélectriques sont considérables.

“Il ne suffit pas de disposer de la meilleure technologie, vous devez également pouvoir l’utiliser et en assurer la maintenance.”

Ulcay Unver, coordonnateur du Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau

Néanmoins, de grands projets sont en cours, y compris une collaboration entre l’entreprise énergétique indienne Tata Power et le groupe minier sud-africain Exxaro pour des projets d’énergie renouvelable au Botswana et en Afrique du Sud, y compris l’hydroélectricité.

Un projet international de réhabilitation et d’extension du barrage hydroélectrique d’Inga en RDC pourrait produire 80 pour cent de la consommation africaine d’électricité d’ici 2020, révèle Maiga.

Dans un entretien accordé à SciDev.Net, Unver a déclaré que les projets technologiques sont les ‘moteurs essentiels’ du développement de l’Afrique, mais la technologie à elle seule ne suffit pas. «Il ne suffit pas de disposer de la meilleure technologie, vous devez également pouvoir l’utiliser et en assurer la maintenance », précise-t-il.

En guise de solution à la pénurie de professionnels compétents, 30 pays africains coopèrent avec la 2IE pour la formation de 200 ingénieurs hydrauliciens chaque année.

Certains scientifiques ont prévenu que les efforts internationaux de développement de l’hydroélectricité comportent des risques, surtout dans les pays en développement.

Alain Vidal, Directeur du Programme Challenge pour l’eau et l’alimentation qui fait partie du Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale, a déclaré à SciDev.Net que la meilleure approche serait celle qui permettrait aux acteurs du secteur de l’énergie, de l’alimentation et de l’eau de travailler ensemble.

« La construction des barrages et le développement de l’hydroélectricité ne doivent pas être en compétition avec l’eau et la sécurité alimentaire » dit-il.

Il lance un appel pour des « barrages et l’hydroélectricité intelligents prenant en compte l’impact sur l’agriculture et la pêche », qui selon lui, pourraient inclure des barrages en cascades, et l’ajout de turbines aux  petits barrages existants au lieu de lancer de nouveaux grands projets.


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