16/09/13

Développer la pisciculture en cages en Ouganda grâce à l’expertise chinoise

Cage culture
Crédit image: Flickr/Khaled Sattar, WorldFish

Lecture rapide

  • La production de poissons en Ouganda, dominée par la pisciculture de subsistance, est faible
  • La Chine forme actuellement des Ougandais à la pisciculture commerciale en cages métalliques
  • Cette technologie pourrait doper les revenus des populations et de l’Etat, soutient un expert

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[KAMPALA] Une nouvelle technologie destinée à développer la pisciculture commerciale dans les lacs, les barrages, les réservoirs et les rivières est en train d’être transférée de la Chine vers l’Ouganda.
 
Selon Barry Kamira, chercheur à l’Institut national de ressources et de recherche halieutiques (NaFIRRI) et coordonnateur du projet, une technologie de pisciculture en cages métalliques est en cours d’introduction par des chercheurs chinois dans le cadre d’un programme de coopération triennal entre l’Ouganda et la Chine, dans le domaine de la recherche aquacole.

Le projet a été lancé en avril 2012.
 

“Grâce à cette technologie, les gens disposeront de moyens financiers suffisants pour leur survie et pour contribuer à l’augmentation des recettes de l’Etat.”

Kirunda Kivejinja, ancien Vice-Premier Ministre

En Ouganda, 4,2 millions d’exploitants agricoles modestes vivent de la pisciculture qui procure chaque année environ US$116 millions de recettes d’exportations de poissons.

Le poisson est une importante denrée que l’Ouganda espère promouvoir dans le cadre de son programme de développement.
 
Contrairement à la pisciculture en étangs, cette technologie est fondée sur des cages métalliques de tailles variées suspendues dans un plan d’eau. Chaque cage peut contenir jusqu’à 10.000 alevins.

Les pisciculteurs s’appuient sur une évaluation de l’efficacité des cages à convertir les aliments pour augmenter le poids de animaux, pour déterminer quand transférer les jeunes poissons à la prochaine cage jusqu’à ce qu’ils atteignent, six mois plus tard, la maturité pour la récolte.
 
Les détails de ce projet financé par le gouvernement chinois ne sont pas encore connus.
 
D’après Barry Kamira, à la fin de la phase d’essai, le gouvernement ougandais devrait déployer cette technologie sur l’ensemble du territoire national.

Il précise que l’Ouganda est le premier pays d’Afrique de l’Est, devant le Kenya et la Tanzanie, à vouloir démontrer le potentiel de la pisciculture en cages métalliques à faire passer rapidement ce secteur d’une activité de subsistance à une activité commerciale.
 
Il ajoute dans un entretien accordé à SciDev.Net que même si le Kenya en est aussi aux premières phases de l’introduction de cette technologie, la jacinthe d’eau, une espèce végétale envahissante qui pousse dans le Lac Victoria dont les eaux sont partagées entre le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie, entrave le processus.
 
D’après Barry Kamira, la nécessité de cette technologie s’est accrue en raison de la chute brutale de la production de poissons. Le pays ne parvenant plus ni à répondre à la demande intérieure, ni à produire assez pour l’exportation.
 
‘Malgré sa longue histoire qui remonte au début des années 1950, la pisciculture ougandaise demeure une activité de subsistance’, déplore Kamira.
 
Il ajoute que les conclusions d’une autre étude pilote réalisée par le NaFIRRI entre janvier et mars 2012 montrent que cette technologie ne présente aucun risque pour l’environnement et peut être utilisée sur d’autres plans d’eau en Ouganda comme le Lac Edouard.

‘Cette technologie n’a aucun effet [nocif] sur la qualité de l’eau que nous analysons à trois niveaux, à savoir sur le site de démonstration, en aval et en amont’, insiste-t-il.

Il précise que les experts chinois renforcent les compétences des experts du NaFIRRI sur l’exploitation de cette technologie et vont transférer les compétences nécessaires en Ouganda pour une utilisation à des fins commerciales.
 
Selon Kirunda Kivejinja, ancien Vice-Premier Ministre, le Lac Victoria n’a pas encore été exploité pour la pisciculture commerciale.
 
‘Grâce à cette technologie, les gens disposeront de moyens financiers suffisants pour leur survie et pour contribuer à l’augmentation des recettes de l’Etat’, se félicite-t-il.

Article produit par la rédaction anglaise d'Afrique subsaharienne de SciDev.Net.